jeudi 29 décembre 2011

Le général est arrivé !


C’est pas qu’on était la a ne rien faire, peinards, poils dans la main, au bord de la piscine pendant que Firmin servait une orangeade à nos chérubins, non, on ne peut pas dire que notre rythme de vie ressemblait ne serait que vaguement à celui-là. Mais l’arrivée de ma belle-mère nous a donné, a tous d’ailleurs, le sentiment que nous étions un peu comme l’armée d’Italie avant l’arrivée de Bonaparte. Lydia, à qui je recommandais de maintenir éveillée sa mère le plus longtemps possible après sa descente de l’avion pour lui permettre de se remettre rapidement du décalage horaire m’avait même sévèrement rabroué : « comment ? Mais t’es fou ? La pauvre a 75 ans se faire 20 000km d’avion, tu penses bien que je vais lui proposer un bain puis une sieste, tu vas nous la tuer ! ». Bon ben pour ce que j’en dis, c’est ta mère après tout. Bref, lorsque finalement débarqué La Mamma de l’avion après 4 aéroports, je ne sais combien d’heures d’attente, c’est une Mamma toute hilare et heureuse qui pete de sante qui nous étreint. Lydia, très aux petits soins pour la Mamma qu’elle n’avait pas vue depuis 6 ans lui dévoile le programme de la journée :

- Je t’ai préparé ta chambre, un bon bain et ensuite tu vas pouvoir faire une bonne sieste. Evidemment, si tu as faim, j’ai aussi quelques choses que j’ai mis de cote pour toi.

- (La Mamma) : Mais ça va pas non ? Parce que tu crois que j’ai fait tout ce voyage pour atterrir dans un lit ?? Non, non, non et non, tu vas me montrer la maison, les environs, la ville puis nous allons faire les courses, j’ai besoin de quelques produits diététiques (j’ai la liste avec moi) et puis ensuite je veux profiter de vous tous et puis il faudra faire la cuisine et aussi….

Bref, le soir même, lorsque tout le monde, finalement, a été couché, la Mamma compris, Lydia arrive dans ma chambre, me regarde d’un air hébété et me dis ”elle m’a tué” ! Ce n’était rien à côté des jours qui allait suivre, d’autant qu’étant une grande fanatique des comparaisons, la Mamma ne recule pas devant la perspective de se faire trois grandes surfaces histoires de sonder les meilleurs prix pour le paquet de riz. Si en vous ajouter la présence de Cédric, d’Albert et de Sosthène, que ce genre de promenade ennuie au possible et que vous étendez l’expérience sur trois heures, vous avez une petite idée de la forme dans laquelle Lydia termine sa journée. Heureusement, c’est aussi la semaine de Noel, ce qui explique le nombre de courses.
Très vite, la Mamma a su trouver ses marques et nous nous en sommes très bien accommodés. Surtout moi car comme elle plutôt du genre sergent-instructeur, je n’avais plus beaucoup d’occasions à reprendre les enfants, vu qu’elle le fait très bien. L’autre jour, on finissait de ranger la table du petit déjeuner lorsque la Mamma apostrophe nos trois mousquetaires qui étaient sur le point de se faire la malle (déjà qu’ils n’avaient rien foutu pour aider dans la cuisine, j’te jure !).

-(La Mamma) : Albert !!! (Elle parle fort, un peu comme les sourds, ce qu’elle n’est pas), ton lit n’est pas fait, va dans ta chambre et fais ton lit. Cédric !!! Il parait que tu ne lis pas assez, monte dans ta chambre et fini le livre qu’on est allé te chercher à la bibliothèque municipale. Sosthène !!! Ta chambre est une porcherie, va ranger ta chambre.

Et hop, nos trois fiers-à-bras repartent penauds vers leur destination muni d’instructions qui n’ont rien à voir avec des vacances de Noel. Puis, la Mamma repart dans la cuisine préparer le déjeuner, le diner, les autres déjeuners, les autres diners et réorganiser la cuisine de telle sorte qu’elle s’y retrouve au risque de nous y perdre. Tout d’un coup, Sosthène glisse une timide frimousse dans le bureau de Lydia et, prenant son air misérable de la grande scène de l’acte III, dis à sa mère :

-(Sosthène) : Mamaaan…c’est trop dur…je n’arrive pas à ranger la chambre…
-(Lydia) : Pauvre chéri, comme je te comprends. Il n’y a pas de problème voyons. Il te suffit juste de le dire à la Mamma.

La, à ce moment-là, il y a eu comme 10 secondes de flottement ou tu pouvais sentir le combat tellurique de deux forces s’opposant violemment (Dionysos défendant son cellier et Chronos dévorant ses enfants parce qu’ils ne voulaient pas ranger leur chambre).

-(Sosthène) : Bon ben, je vais aller ranger ma chambre…

Et hop, emballez c’est pesé !
Même chose à table, t’as pas intérêt à éviter la salade, surtout celle faite par la Mamma. Cédric qui se la joue de plus en plus ado cool (a 10 ans, ça laisse augurer d’une sacré puberté) toujours à discutailler, à contredire, à te sortir des oui mais que tu les convertirais en énergie ça te propulserai l’obélisque de la Concorde sur la lune, s’est faire reprendre deux fois par la Mamma (volume 10 + la tirade du nez appliquée a la salade et la santé) que crois-moi, il les avale maintenant ses feuilles vertes.

L’autre jour, la Mamma s’était crue perdue dans le supermarché. En fait, elle n’avait pas prêté attention à l’heure de rendez-vous avec Lydia et se croyait en retard alors qu’elle était en avance. Bref, elle demande au manager d’appeler Lydia au micro.

-(manager) : Lydia ? On demande Lydia à l’accueil ! Lydia, votre maman vous attend à l’accueil.
Lydia qui entretemps était arrivée a l’autre bout du supermarché, soudainement entend :
-(La Mamma) :LYDIAAAAA !!!! OU ES-TU, LYDIAAAAAA ???? C’EST TA MAMAN !!!!!

La Mamma, sans doute peu impressionnée par le zèle du manager s’était empare de son micro et inondait de son timbre strident tout le supermarché de ses appels. Inutile de vous livrer un décompte des sourires amusés des clients lorsque Lydia a récupéré la Mamma. Des sourires qui l’ont accompagnée jusqu’à la voiture sur le parking.

Il y a maintenant trois catégories de personnes à Dundae :

1) Celles qui ne connaissent pas Lydia
2) Celles qui connaissent Lydia par son métier d’écrivain
3) Celles qui connaissent Lydia pour avoir été dans a un moment ou un autre dans un magasin ou se trouvait Lydia et la Mamma.

Bon Noel et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Achille

lundi 28 novembre 2011

Les courses au supermarche


253 dollars !!!! Putain mais je rêve !! Diantre de diantre de sacré nom d’une pipe de bordel de merde !!! Mais qu’est-ce que j’ai dans le caddie les enfants ? Du caviar ? Du turbot ? Du caviar ET du turbot ? Un sandwich au filet de Saint Pierre ? Des conserves de chez Fauchon ? Le spécial discount de chez Hédiard ? Aaaaahh Je rêve !!! Mais comment font-ils les gens pour survivre, hein ? Nourrir leurs enfants, mmmh ? Quand je pense que je fais mes courses dans le supermarché le moins cher du pays et que j’arrive a exploser le budget ? Bon sang mais y aurait une crise dans la récession que ça ne m’étonnerait pas. Le pompon, c’est de faire les courses avec les enfants :

- (Cédric) Ouaaah Papaaaa !!! Je peux avoir les céréales au chocolat ?
- (moi) Non, ce n’est pas bon pour la santé, il y a plein de colorant dedans !
- (Cédric) Papa, Papaaaa !!!
- (moi) Quoi encore ?
- (Cédric) C’est un super pistolet à eau et il ne coute que 5 dollars !!!
- (moi) T’en as déjà un et en plus c’est pas sur la liste que Maman m’a donnée
- (Cédric) Il nous faut du chocolat !
- (moi) Il y en a déjà à la maison…
- (Cédric) Mais c’est pour faire du gâteau au chocolat !
- (moi) A parce que tu n’aimes pas le gâteau au chocolat maintenant ?
- (Cédric) Si mais…
- (moi) Très bien, affaire réglée. Allez, voyons voir, des oranges…
- (Cédric) C’est toujours la même chose ! Mes copains ils ont le droit a un tas de choses et nous on a toujours la même chose !
- (moi) D’abord la plupart de gens d’ici sont gros, voire énormes, ensuite ils mangent n’importe quoi ce qui fait qu’ils sont encore plus gros, gras, adipeux et laids et toi, tu ne voudrais pas être comme eux dis-moi ?
- (Cédric) C’est quoi « dipeux »
- (moi) C’est comme Shrek mais trois fois plus gros avec un nombril dans lequel tu peux cacher deux Big Macs. Voilà. Et est-ce qu’ils ont des gâteaux comme ceux que je vous fais ?
- (Cédric) ben non…
- (moi) Et de la mayonnaise maison ? Et de la crème chantilly à la française (je rajoute a la française pour titiller la fibre nationale, mais en dehors de ça, c’est de la chantilly tout a fait normale), et du hachis Parmentier a la normande (même stratagème que pour la chantilly), et des bolognaises a la parisienne, hein ? y z’ont tout ça tes copains ?
- (Cédric, l’air renfrogné mais obligé de condescendre)…non…
- (moi) Bon alors ! Va me chercher du chou-fleur, je vais vous faire un délicieux potage a la Saint François (on était à trois jours du 7 novembre, un coup de pot ! Ouais bon, le 7 c’est Saint Florent, mais on va pas chipoter pour si peu).
- (Albert, Sosthène en chœur) c’est quoi un potage a la Saint François ?
- (moi, avec un air inspiré et gourmand)…mmmmhh..c’est du chou-fleur avec de la crème avec de la noix de muscade et…
- (Albert, Sosthène et Cédric) j’peux avoir des nouilles plutôt ?

Vu que mes trois mousquetaires passent leur temps a se chamailler, j’ai reparti les rôles très précisément : Cédric pousse le caddie, Sosthène est assis dedans, son rôle est de disposer les articles de façon intelligente (genre « tetris » pour de vrai, tu vois mon grand ?) et Albert prends les articles que je lui désigne. Ça permet d’éviter les « c’est moi qui l’ai vu en premier » et les «c’est à moi que Papa a dit de prendre les nouilles » et autres bousculades et jurons.  Mais bon, ça ne marche pas tout le temps, parfois ça se termine en :

- (Albert en pleurs) : Cédric m’a poussé le caddie dans les jambes
- (Cédric véhément) : c’est la faute de Sosthène parce qu’il me bloque la vue !!!
- (Sosthène indigné et au bord des larmes) : Naaaaan c’est pas vrai, c’est Cédric qui essaie de me faire tomber en poussant vite !!

Bref, à chaque fois que je fais les courses, c’est le même cinéma ! T’essaie d’être inventif, tu vois, genre repas équilibré, des vedjetaibeulles, de la viande, des féculents (chez les Grecs !) des fruits et tous les toutim, tu te fous en 12 pour essayer de leur apprendre à s’épanouir dans le credo des nutritionnistes et non seulement c’est pas facile mais en plus tu rames contre le courant !! Et en plus, ça te coute les yeux de la tête !! Bon sang, mais comment y font les autres ?? Enfin bon, on finit tout de même par arriver à la caisse et là c’est le seul moment où tous les trois bossent de concert à disposer tous les articles sur le tapis. On termine par un jeu pendant que la caissière remplit son office, qui consiste à deviner la somme totale :

- (Cédric) : mmmh…130 dollars (alors là tu rêves fiston)
- (Albert) je dis 164 dollars (pas mal Bébert)
- (Sosthène)…euuuuh…2 !
- (moi) 200 dollars ?
- Mais nooooon ! 2 dollars !!! (bon ben toi t’es déjà éliminé !)

Finalement, on s’extraie du supermarché avec leur caddie géant (deux fois la taille d’un de chez Carrefour) et on transborde le contenu dans le coffre. J’ai ma mine renfrogné du cadre moyen de la classe moyenne qui vient de voir ses maigres éconocroques péniblement mises de côté pour un resto avec sa belle finir dans du produit vaisselle, 12 rouleaux de PQ et une douzaine de blancs de poulet à prix réduit. Je monte dans la voiture en maudissant Lehman Brothers, le FMI et le PSG, met le contact et c’est là que Cédric assène le coup de grâce :

- Papa, papa !! Le voyant est rouge, il faut mettre de l’essence !!

A la prochaine,
Achille

mardi 8 novembre 2011

Le vengeur de Trafalgar


L’autre jour, j’ai annoncé avec grande joie l’arrivée (pour la deuxième fois en 5 ans, c’est dire si on est populaires) d’un mien cousin, marin de la marine française s’il vous plait-je-ne-vous-dis-que-ca pour le week-end.

-          (Cédric) Oaaaah !!!! Il commande un bateau oncle Aldo ?
-          (Albert) Il est grand le bateau de l’oncle Aldo ?
-          (Sosthène) Ou va-t-il garer son bateau, il n’y a pas beaucoup d’eau dans le jardin (c’était exagéré, il avait plu toute la semaine)
-          (Albert) il a quel rank oncle Aldo ?
-          (Cédric) Il a tué des anglais ?
-          (Sosthène) Est-ce qu’il a des gros canons son bateau ? Je suis sûr qu’il va tuer tous les anglais (on était en pleine coupe du monde de rugby, les antagonismes séculaires rejaillissaient avec une vigueur renouvelée que j’essayais d’étouffer, sauf en ce qui concerne ces salauds de rosbifs)
-          (Cédric) il a une épée ?
-          (Albert) il attaque la Nouvelle-Zélande ?

Bref, l’annonce avait fait son petit bonhomme d’effet et le samedi matin, nos trois mousquetaires n’étaient pas à trainasser au lit tant ils avaient de voir la tête qu’avait le fier descendant de Duguay-Trouin et Tabarly confondus. Rapidement conscient du prestige de sa position, le cousin Aldo en rajoutait une couche et on virait très largement a la vengeance de Trafalgar.
Apres le petit-déjeuner, Lydia a emmené tout son petit monde au skating vu qu’il faisait un temps pourri et nous nous sommes retrouves à chausser des patins à roulettes ce qui ne m’était pas arrivé depuis 60 ans (au moins). Et dans ma mémoire, je me pensais encore agile et rapide. En réalité, j’avais l’impression d’être en train de porter une casserole d’eau bouillante debout dans un hamac. Aldo que le roulis de la mer du Nord habitue au tangage le plus vigoureux a fait montre d’une aisance tout à fait exemplaire que les trois mousquetaires n’ont pas hésité à mettre sur le compte des nombreuses qualités que tout vrai français (dont je ne suis pas manifestement) possède. Nous avons eu droit à une resucée de patriotisme aigu pendant le déjeuner et l’après-midi. Heureusement, le soir les enfants dorment et Aldo et moi en avons profité pour aller voir le match de rugby à la bibliothèque municipale ou il était diffusé sur grand écran.
Je ne sais pas trop pour vous mais moi je suis un fan de rugby extrêmement modéré. J’ai longtemps cru que la différence de points obtenus (2 ou 3) lorsqu’on shoote le ballon entre les deux poteaux était fonction du cote a partir duquel on shootait. Par exemple, si tu shootes a partir de la gauche du terrain avec le pied gauche, c’est plus dur mais t’as droit à 3 points si tu le marques. Alors que pas du tout. Mais je ne me souviens plus de la vrai règle. Bref, on s’en fout. On a regardé France-Pays de Galles et heureusement que je nous étions entre gens civilisés et courtois parce qu’on a-gagné-alors-que-c’est-les-gallois-qui-aurait-du-gagner et qu’au bureau, le surlendemain, j’en ai vu des gallois qui me regardais d’un drole d’air. Enfin tout ça pour vous dire qu’on a passé une excellente soirée a fêter les bleus et que de raconter leur victoire eux enfants au petit déjeuner le lendemain a encore accru le prestige de leur oncle. Qui du coup s’est fendu d’une virée sur son blog histoire d’ajouter quelques images bien guerrières au récit qu’il leur avait fourni au début de son séjour chez nous.

-          (Aldo) alors là c’est moi en grand uniforme avec le sabre
-          (les pieds nickelés) Oooooooohhh !
-          (Aldo) et là j’accueille le ministre
-          (les pieds nickelés) Aaaaaaahhh ! C’est quoi un ministre ?
-          (Aldo) c’est comme un président de la République mais c’est moins important (mais c’est aussi plus grand)
-          (les pieds nickelés) Eeeeeeehhh !!
-          (Aldo) et là c’est mon bateau qui se pose sur la plage
-          (les pieds nickelés) Fouuuuuuh !
-          (Aldo) et là je recois un collier de fleurs et on me montre des cochons pour le déjeuner
-          (les pieds nickelés) …oui mais…
-          (Aldo) et là je déjeune avec des tas de gens importants…
-          (les pieds nickelés) …oui mais oncle Aldo…
-          (Aldo) …et là je discute avec des tas de gens importants…
-          (les pieds nickelés) …oui mais…oncle Aldo…
-          (Aldo)… et là je bois un verre avec les chefs du village…
-          (les pieds nickelés) …oui mais oncle Aldo, les Anglais…
-          (Aldo) quoi les Anglais ?
-          (les pieds nickelés) vous les tuez quand ?

A la prochaine !
Achille

lundi 24 octobre 2011

Backing Black !

Eh oui, vous l'aurez deviné, ce coup-ci je ne vais pas pouvoir esquiver la chronique sur le rugby. D'abord parce que sur 4,2 millions d'habitants que compte ce pays, seuls 2 (non, pas deux millions, deux comme dans après un et avant trois), n'ont pas vu le match. En effet, IMPOSSIBLE de ne pas regarder. Même si comme moi, vous etes imprégnés de culture classique, avides d'art contemporain (et Danube), férus de littérature russe, pétris d’éducation aristocratique et que vous excellez dans l’humilité biblique, vous ne pouviez pas ne pas regarder cette extraordinaire finale du rugby. Il y avait quelque chose de gargantuesque (si), de titanesque (mais si !), de sismique (on est pas loin de Christchurch dois-je vous le rappeler ?) dans cette rencontre entre les All Blacks (qu'on attendait tant ils étaient bons) et le XV de France (tiens ? Qu'est-ce que vous foutez-la ?) qu'on attendait...euh...moins. Bref, même Lidia pourtant elle, sincèrement fana des choses de l'esprit, s'est preparee sa petite soiree rugby. Toute la ville etait silencieuse pendant toute la duree du match, apres, on a eu droit aux habituelles celebrations et joyeusetes (y compris feux de mobilier au milieu de la rue) mais tout ca dans une ambiance de tres franche camaraderie un poil arrosee de biere que meme-si-tu-me-files-100-balles-j'en-boirai pas. Le rugby ici, c'est pas loin d'etre une religion et depuis quelques semaines on vit une sorte de ramadam ou tout le monde se met au noir histoire d'afficher un soutien indéfectible a l’équipe nationale. Heureusement, les All Blacks ont gagne, sinon la semaine, voire les semaines au boulot auraient été délicates, d'autant que les Bleus ayant très moyennement joués tout au long de la coupe (et avant aussi parait-il), la pilule auraient été dure a avaler. Bref, le scénario ideal c’était que les Tousnoirs gagnent, mais a l'arraché histoire primo de mériter leur coupe, deuxio, histoire de montrer a tout le monde que les coqs français peuvent surprendre positivement. Et la on ete servis. Cédric, Albert et Sosthene vont pouvoir regagner les bancs de l’école la tête haute et tous fiers de la prestation de leurs aînés de la métropole. Et moi, je vais pouvoir enfin passer a autre chose et reprendre le fil de nos dernières pérégrinations !

jeudi 20 octobre 2011

Un grand bond en avant !


Enfin, j’ai mis la dernière vieille chronique en ligne ! M’a fallu changer tout un tas de noms histoire d’adapter le récit a une diffusion intergalactique (et encore, j’me suis retenu) et protéger les ceuss qui sont cites des attaques perfides et insidieuses de tout un tas de gugusses qui penseraient a mal. Cela majeur (on est musicien ou on ne l’est pas) étant dit, il faut tout de même que je joigne façon saut dans le temps et l’espace la dernière chronique et celle-ci autrement vous aller solliciter les moteurs de recherche pour essayer de dénicher une hypothétique chronique que vous auriez loupe. Donc voilà, en quelques mots :
Nous avons déménagé il y a deux ans et sommes passés du statut de locataire saigne à blanc par son proprio a celui de proprio saigne a blanc par son banquier. Un emprunt sur deux siècles a peine perceptible depuis qu’on s’est mis au riz, a la boite de thon et aux fruits du vergers (que nous sommes en train de créer) a raison de tous les jours, tous les repas. Nous avons trouvé une occasion en or si on fait abstraction de voisins un peu turbulents, voire facétieux et leur manie de célébrer différentes événements à grands coups de bouteilles de bière fracassées sur le trottoir et de feux de joie dans lesquels on retrouve le mobilier de la location dans laquelle ces jeunes drôles vivent. Mais A PART CA, c’est que du bonheur. A 5 minutes du centre ville sans s’en rendre compte, une grande maison type colonial, tout en bois et qui fêtera ses 100 ans l’année prochaine, c’est dire si on est a deux doigts de l’inscrire aux monuments historiques. Chacun y a sa chambre ou son bureau, sauf en hiver ou, pour économiser les frais de chauffage, les Ladigue se plient au rituel de la transhumance et on va groupir (de l’allemand : ich groupir, du groupirst, er groupirt etc…) dans deux chambres. Au moment de l’achat, le jardin, qui était tenu par une petite vieille proprette et méticuleuse avait des airs de Versailles, la, depuis qu’on s’en est occupé, il ressemble plutôt a une jungle. Voilà pour la maison.
Les enfants ? Eh bien, Cédric, Albert et Sosthène vont bien, ils vous remercient et commencent par être de plus en plus auto-suffisants. Par exemple, ils savent se chercher tous seuls quelque chose à manger dans le frigo, y a pas besoin de le leur préparer, sauf peut-être pour Sosthène comme il est de mèche avec ses deux frangins, il y en trouve toujours un pour l’aider à chiper quelque chose à grignoter. Ils savent aussi accéder tous seuls a mes instruments de musique et mes bandes dessinées sans que j’aie besoin de les leur donner. Enfin, c’est aussi tous seuls qu’ils parviennent à prendre les lunettes de Lidia pour les reposer a un endroit dont ils ne se souviennent plus, ou qu’ils réussissent à déraciner l’arbre qui ressemblaient à une mauvaise herbe et que je venais de planter (« on se disait aussi que c’était facile de l’enlever ! »). Bref, nous entrons dans une nouvelle dimension celle de l’indépendance chaotique. En revanche, une heureuse continuité dans les disputes témoigne de l’attrait jamais démenti qu’ils prennent a se flanquer qui un poing dans le dos, qui une claque sur les cuisses etc. A l’école, ils sont parmi les meilleurs, mais bon, avec Lidia comme maman, qui en aurait douté. Il y a tout de même des différences, Cédric, si Lidia n’est pas derrière à le pousser, il n’en secouerait pas une. Albert, si tu ne l’arrêtes pas de lire, il oublie tout, même de respirer, Sosthène, pour l’instant, il n’a pas trop de devoirs, mais bon, il oscille un peu entre ses deux frères. Voilaaaaa pour les enfants.
Lidia maintenant. Il y a eu du changement. Elle n’est plus à l’université locale, elle a changé pour celle de la capitale a deux heures de route d’ici. Celle-là mineur (laisse, j’me marre) est beaucoup plus adaptée à ses études et l’environnement y est sensiblement plus professionnel et affectionné. Bref, depuis qu’elle a changé de fac, elle se sent comme un poisson dans l’eau. Comme c’est pour son doctorat, elle n’a pas besoin de s’y rendre tous les jours, une fois toutes les 6 semaines, elle prend le train de 6 heures du matin et revient le soir vers 22 heures. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’elle soit malade ou bien épuisée, je ne l’ai jamais vu manquer un seul rendez-vous sauf lorsqu’un des enfants est malade. Une force de la nature vous dis-je. Il y a un mois, elle a défendu sa thèse avec succès et obtenu son doctorat. Il y a cependant quelques (saloperies de merde de sacre nom de maudites) peccadilles ça et là qu’il faut corriger pour que la thèse soit entièrement validée. Et comme ces peccadilles portent sur son manuscrit, elle tient vachement a y consacrer le temps nécessaire pour que ça au poil. Du coup son éditeur a mis le manuscrit au frais mais lui a donné un délai pour rendre sa copie. Ce qui fait qu’elle tourne depuis 6 semaines au rythme de 12 heures de travail par jour, plus le linge, les devoirs des enfants et leur cours de musique. Heureusement, je ne sais pas si je vous avais dit ça, mais l’étoile montante du cinéma local à décide d’acheter les droits de son deuxième roman pour en faire un film. C’était l’année dernière, et cette année, il a renouvelé le contrat et annonce qu’il avait pratiquement fini le scenario. On est donc vachement impatient d’en savoir plus.
Enfin moi, après 4 ans à m’occuper de trouver du travail pour les immigres, me voici attache culturel de la ville, une sorte de retour aux sources. Pas grand ’chose à dire si ce n’est que c’est un job formidable et que je m’y plais beaucoup. Sinon, le groupe de rock après une année de passage à vide en 2010 a retrouvé des couleurs cette année avec plusieurs concerts à Wellington et quelques nouvelles chansons (que si ça vous intéresse, je peux vous donner le lien, mais faut me le demander gentiment). A part ca, plein, plein d’anecdotes, sans parler de la coupe du monde de rugby et de l’improbable performance des bleus qui se retrouvent en finale. Mais, ca, je vous en parlerai après la finale !
Tchao,
Achille

lundi 3 octobre 2011

Fin et debut de Zorn et premier haka !



Quelque chose me dit que j’ai eu raison de ne pas trop tarder à vous informer de la naissance du célèbre groupe de rock Zorn. Le week-end d’après la semaine d’enregistrements, le batteur me quittait et le guitariste aussi. Je viens de prendre une bière avec le bassiste et, heureusement, il reste dans le coup…pour les seances d'enregistrement (c'est dommage car je venais de decrocher un gros contrat pour égayer les stations BP de la région avec ma musique…). Le batteur, je m’y attendais un peu vu que ca faisait partie de l’accord de départ, il m’aidé à enregistrer un album et a joué a mon premier concert, maintenant il plie ses baguettes et s’instaure batteur de studio, ce qui le rend toujours accessible…mais pas gratuitement et vu le niveau du bonhomme (phénoménal), va falloir mettre les Ladigue à la diète pendant une semaine pour pouvoir se le payer une heure. Donc exit le batteur. Le guitariste, Craig, c’était une surprise, d’autant plus que je suis le bassiste dans son groupe. Il m’a expliqué qu’il jouait déjà dans trois autres groupes, qu’ajouter un groupe qui joue des compos originales par opposition aux groupes qui jouent des morceaux connus, lui prend beaucoup plus de temps qu’il ne le pensait et que ce temps il le prend sur ses propres compos etc, etc. Bref, on s’est quittés dans une atmosphère de franche camaraderie, et ce n’est pas parce que c’est un enfoiré de première que je vais lui en vouloir plus de 10 ans, hein, j’suis pas rancunier quand même (sale type, j'aurais ta peau !).

Ah ! Il faut aussi que je vous raconte la première de Zorn, épique ! Le 1er mars, vous vous en souvenez (v’s’avez intérêt) je jouais la première de Zorn au Petawchnock Music Festival (of the World). Bref, j’avais rameuté le ban et l’arrière-ban, lancé une grande campagne de promo, tout au long des deux semaines ensoleillées qui précédaient le grand rendez-vous de ce qui allait devenir, dans mon esprit enthousiaste et fertile, mon concert fondateur. Le samedi 1er donc, sous un crachin tenace et dru, nous voila arrivés a Petawchnock, dans un chouette café en plein air, avec vue sur une magnifique vallée bordée a l’est (laissez, c’est mon lyrisme naturel) d’immenses montagnes vertes et moutonneuses. Nous on jouait sous un auvent donc très à l’ abri des conditions climatiques peu en accord avec la solennité du moment. En face, l’immense foule (47 personnes, dont Lidia et les enfants et facilement 1/10e des personnes que j’ai contactées) s’est tassée sous le toit de la buvette d’en face pour éviter la gadoue et le crachin. Du coup, mon trac est tombé d’un coup vu que ca prenait une forme très improvisée. On a branché nos instruments; Gabor s’échauffait a la batterie, et la, au moment de faire vibrer les cordes de nos guitares, y a eu un grand Vouffffff, puis plus rien. Pas une étincelle, pas une diode d’allumée sur le tableau de mixage. Plus de jus du tout, dans tout Ashhurst. Le silence…TOTAL. On a attendu 15 minutes, 25 minutes, au bout de 45 minutes, l’organisateur nous a fait savoir qu’on aurait de l’électricité dans une heure mais que le programme suivrait son cours (ce qui revenait à dire que notre performance tant attendue passait a la trappe). Du coup, on a plié bagages et nous sommes allés jouer dans mon bureau, au Centre d’accueil des Immigres avec ceux des fans qui voulaient bien nous suivre. A 19 heures donc, au lieu de 17 heures, nous avons enfin commencé à dérouler nos chansons devant une foule de 18 personnes (dont Lidia et les enfants, les partenaires des musiciens, et trois refugiés congolais que je menaçais de reconduite a la frontière s’il ne faisaient pas acte de présence et quelques vrais fans en délire). N’empêche que les quelques pèlerins ont adoré au moins 5 des 7 chansons de Zorn, et ca, hein, tout de même, c’est pas rien. Y en a même une qui m’a commandé un cd (sous presse d’ici deux mois) avec ce formidable compliment qui fait tout de suite chaud au cœur, « dans mon bled en Limousin, a Saint Locdu le Vieux, y avait un groupe qui jouait pratiquement le même genre de musique » (pour toi ma chère, le cd, ca va être 150 dollars….). Bref, après ce succès d’estime (expression consacrée pour travestir « foirage grandiose»), le groupe était prêt pour aborder la semaine d’enregistrement. 6 heures de studio par jour pendant une semaine après le travail…autant vous dire que j’ai terminé sur les rotules et que ca se sent dans les chansons. Va falloir rejouer certaines pistes à la maison. Mais bon, la basse et la batterie sont excellentes. C’est déjà ca.

Maintenant, je prends un peu de repos d’autant que le tour est maintenant à Lidia avec la promo de son bouquin qui va sortir en avril. Random house met le paquet dans ce pays ou l’amour de la lecture passe après la passion pour le rugby, le jeu, la bière, et pas mal d’autres choses. Normalement, elle a deux interviews à la télé sur la première chaine, une radio et quelques interviews pour la presse écrite. La elle vient de terminer un entretien de deux heures (deux lignes dans l’hebdomadaire ?) pour NZ Listener avec un journaliste qui lui a demande si elle était juive (question que lui avait posée la directrice de la communication de Random House), ce qui indique qu’elle a bien fait son travail de recherches sur le personnage d’Elsa Kor. Croisons les doigts ! En tous cas Lidia retrouve un rythme de travail plus humain et l’autre jour, alors que nous avions assiste a un Hangi (je vais vous expliquer) une semaine plus tôt, Lidia nous a fait spontanément une démonstration de haka à diner, que j’en ai encore des frissons (alors que Cédric, Albert et Sosthène en pleurent encore de rire). Vous auriez du la voir en train de marteler des mots gutturaux, la bouche grande ouverte, les yeux exorbités et les sourcils férocement froncés, une vraie Maori a la veille d’une compétition internationale de rugby. Cédric s’est vite mis au diapason et j’ai eu droit pendant une demi-heure à un vrai haka à vous déchirer les tympans. Tout ca est venu d’une invitation il y a dix jours de cela à assister à un Hangi, qui est la façon de cuisiner Maori. Ca prend 5-6 heures (le fast food repensé par les Suisses) car tout est fumé. C’est-a-dire que vous pratiquez un trou dans le sol (de votre cuisine par exemple, juste a cote du four a pyrolyse), que vous entassez des braises et dessus, vous mettez pommes de terre, carottes, poulet et viande de bœuf. Enfin, pas vraiment dessus car ca brule rapidos, en fait un peu au-dessus car le tout est cuit non pas directement par les braises mais par la chaleur qui s’en dégage (d’ou les 5-6 heures de cuisson). Ensuite, 6 heures plus tard, à peine, hop, c’est prêt. Si vous aimez le gout de la fumée, vous allez TOUT aimer. A l’inverse, si vous ne l’aimez pas, va falloir faire semblant. Personnellement, j’ai trouvé le gout de fumée assez présent, les carottes très sèches, les pommes de terre aussi, la viande itou. Mais Lidia a trouvé cela « positivement intéressant et très diététique ». Ce hangi était précédé du fameux Haka que certains d'entre vous ont peut-être vu lors du mondial de rugby…? Une trentaine de jeunes habillés de noir et de blanc alignés sur trois rangées. Derrière, un guitariste donnait le tempo et la musique. La, les jeunes ont commencé à trembler des mains et a se constituer de féroces visages, a deux doigts de vouloir nous manger tout cru. Au son franchement guttural (en d'autres temps le gars aurait fait carrière dans certaines institutions d'Outre-Rhin) d'un Maori fou de rage, la première rangée de jeunes filles s'est mise à faire quelques mimes. Puis, soudainement, alors qu'elles mimaient sans doute la rencontre avec un autre peuple (les premiers colons anglais et leurs menaçantes caisses de pudding et de bière tiède), surgit de derrière elles le rang des jeunes gens franchement hostiles, l'air martial, les avant-bras brandis comme autant de machettes et les jambes très largement écartées. Cédric m'a regardé mais j'ai senti que si je croisais son regard à ce moment, il allait exploser de rire. En revanche, Albert et Sosthène étaient saisis par l'effet et captivés par le spectacle assez fascinant de ce haka (a un moment cependant, devant l'air inquiet d'Sosthène, je me suis demandé s'il n'avait pas fait haka dans sa ulotte, allez savoir…1)…d'ou le haka d’hier fait par Lidia (effet secondaire sans doute).

En clair, chaque occasion de rire est saisie et qu’il est difficile mener cette petite troupe de couillus de façon disciplinée. Mais bon, Cédric nous aide de plus en plus même s’il faut le lui rappeler une centaine de fois en trois minutes et Albert commence à être moins maladroit (ce qui jusqu'à présent le dispensait d’aider vu qu’il provoquait une catastrophe a chaque fois qu’il ramenait une assiette ou un verre a la cuisine). Le 2 avril, il fait son entrée dans l’école de Cédric et du coup l’aimable pression que j’exerce sur lui, a fini peut-être par lui faire comprendre qu’il fallait qu’il s’applique un peu dans ses différentes activités. Il a un coté très factuel associé a une nonchalance qui fait que c'est toujours lui qui se prend la marche, le tapis, la porte vitrée, le pied de la table, fait tomber l'assiette, l'assiette avec les couverts, l'assiette pleine de pates avec les couverts dessus, l'assiette pleine de pates avec les couverts dessus sur le logo de mon groupe travaillé a la main pendant deux heures (rrrrrrooooggnnnnnnntttuuuuddddjjuuuuuuuu Vvvvvvviiiiiiiiiictoooooooooooorr !!!!!!!!!!). L’autre jour, il tombe assez rudement parce qu’en courant il ne regarde que ses pieds et forcément, il n’a pas vu qu’il courait tout droit vers LE SEUL arbre de tous le terrain de jeux (10 000 mètres carres tout de même). Bref, BING ! l’arbre en pleine figure. Albert tombe et dit : "je suis tombé parce qu’il y avait un arbre sur mon chemin ". Pas faux remarquez. Evidemment, comme Cédric se met à rire, ca le fait pleurer. Tout rentre dans l’ordre finalement. Sosthène, profitant des bêtises et initiatives de ses frères (Cédric étant celui qui va systématiquement chercher à faire ce qui est interdit), s’amuse apporter sa petite touche personnelle. En clair, les enfants, c’est gentils parfois, mignons de temps en temps, fatiguant tout le temps, ca coute cher, c’est bruyant et c’est ingrat. Si moi-même je n’étais pas passé par ces stades-la, je me demande si j’en aurai eu, ai-je demandé a Lidia consternée (généralement faut rajouter "ben quoi" pour mériter une baffe mais je m’arrête avant). Mais bon, d'ici quelques années, ils vont entrer dans l'adolescence et la ca commencera vraiment à m'intéresser. En attendant, je surveille Albert qui tente péniblement de ramasser ses pates…
A la prochaine,
Achille





1  Je sais, mais celle-là je ne pouvais pas la laisser passer tout de même, hein?

Du rugby chez les kiwis


Et voila,

Presque six semaines de toux, de fièvres, de grippes, et de tout un tas de virus que les enfants se refilent entre eux façon Mistigri et qu’on se les trimballent chaque fin d’après-midi chez le toubib pour aller prendre ensuite les médicaments chez le pharmacien qui te me prépare la potion en direct live devant toi. La plus petite crème vous dis-je, est fabriquée devant vous….de vrais petits alchimistes. Bref, Lidia et moi, à force de dévotion et de contacts, on a fini par l’attraper aussi. Enfin, surtout Lidia avec sa fine constitution et son brillant esprit alors que moi, l’ours de la famille, j’ai réussi à toiser le virus de haut avant qu’il ne vienne me chatouiller le fond de la gorge (exclusivement la nuit), me boucher le nez jusqu'à me donner une semaine de migraine.  Heureusement Lidia, qui est toujours pleine de ressources, et méfiante comme moi a l’égard des antibiotiques et autres remèdes à base de cortisone, nous a concocté pendant tout un week-end, des plats à base d’ail bien frais. Le croirez-vous, en 48 heures, elle et moi avons mangé 7 têtes d’ails. « T’es sure que ça va nous guérir ça ? » « Mais oui, je t’assure, c’est plein de vitamines qui tuent les microbes comme ceux que nous avons » « Certes certes, ça tue aussi les rapports de bon voisinage… ». Et, miracle, lundi matin, je me réveillais pour la première fois depuis une semaine, sans mal de tête et sans sinusite. Lidia itou.

Il s’en passe des choses intéressantes chez nous me direz-vous… Et tout ça alors que l’hiver ici est plutôt tiede, un petit 12 le matin histoire de rendre le saut du lit plus courageux (on a une maison qui conserve bien le froid…) mais ensuite, on avoisine les 17 degrés printaniers. Ce qui est incroyable (si si j’vous jure), c’est qu’il y a toujours des fleurs en fleur, des arbres feuillus, des sapins touffus, (et des néo-zélandaises joufflues) quelle que soit la température. Alors que chez nous, lorsque vient l’hiver, tout fout le camp non ? Bon, ben pas ici. Et c’est très très agréable.

J’en profite pour faire un rapide tour d’horizon des préoccupations Palmerstoniennes : d’abord, il y a la coupe du monde de Rugby à Paris et 25 000 supporters kiwis vont aller soutenir les All Blacks.. Et y a pas intérêt a ce que les Frenchies se moquent du haka (danse de guerre traditionnelle Maori), sinon ça rouspètera dans les chaumières et les expatriés d’ici vont dérouiller sévère. Parce qu’ici, le rugby c’est un peu la deuxième religion du pays. Mais bon, je dis trop rien parce qu’en France, le foot, n’est-ce pas…il y a tout de même plus de pèlerins dans les gradins que sur les prie-Dieu. Autre préoccupation, les élections municipales. Pour l’instant on a une chouette mairesse (mairette ?, je sais plus comment on dit en français de gauche), mais il y a deux trois gugusses qui voudraient bien la faire choir de son poste et du coup les couteaux s’affûtent sur fond de solidarité supra-politique en vue de…la coupe du monde de rugby. Néanmoins, comme notre Ethnic Centre est le point d’attraction de tous les immigrés, on a comme ça des hommes et femmes politiques qui viennent plein de sollicitudes écouter avec un air de brahmane inspiré nos avis et nos recommandations. Poignée de main, photos, claques dans le dos, et hop, c’est reparti pour un tour. La troisième préoccupation concerne les élections nationales ou on a le choix entre l’actuelle Première Ministress (j’hésite, mais ca me parait convainquant comme orthographe) Helen Clark, qui a manifestement un bilan plutôt élogieux a son actif, et de l’autre coté, un businessman plein aux as, ancien de chez Merryl Lynch, recyclé dans la politique. Et…..comme les immigrés représentent un de ces problèmes récurrents dans toute société économiquement développe, on vient nous voir plein de sollicitudes, pour écouter avec un air de brahmane inspiré nos avis et nos recommandations. Poignée de main, photos, claques dans le dos, et hop, c’est reparti pour un tour. (oui je sais, je l’ai déjà dit, que voulez-vous, j’ai mes paresses).

Heureusement, pour egayer cotre quotidien, vos trajets dans le metro (encore que le terme « egayer » me parait osé…)il y a LA GRANDE NOUVELLE que vous attendez tous, MAIS QUAND VA DONC SORTIR LE FAMEUX LIVRE DE LIDIA ???

Et bien…aujourd’hui ! Si. D’ailleurs, je suis prêt à vous donner le lien sous pli discret si ça vous intéresse.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une bonne rentrée.

Achille

Le boulot, les enfants et le reste


Les Ladigue a Dundae 9

Le Centre d’accueil pour Immigrés dans lequel j’officie n’est pas logé dans la meilleure aile du Louvre. On peut même dire que c’est dans une sorte de cuvette en bout de pente douce. La lumière y est joyeusement fournie par des néons à vous plonger dans l’atmosphère chaleureuse et décontractée du bloc opératoire du Dr. Frankenstein. Mon bureau se trouve au bout d’un couloir tout tapissé de délicats présents offerts par les réfugiés/immigrés venus trouver ici, qui un havre de paix, qui une aide attentive. Et donc mon bureau se trouve derrière une porte bleue, assez grand malgré les deux tables surmontés d’ordinateurs dernier cri (Amstrad et Honeywell Bull) qui occupent un espace trop important à mon goût. Une grande vitre donne sur une terrasse doucement pentue qui s’abandonne sablonneusement dans le clapotis délicieux d’une eau turquoise dentellée de nacre…Bref, ca donne sur les restes d’un chantier vu qu’ils ont arraché une maison y a pas longtemps. J’ai tiré sur les stores pour m’épargner cette vue peu ragoûtante, mais tout m’est tombé dessus, tringle, cordelettes, lamelles de plastique, sans espoir de réparation. Les murs de la pièce sont nus et rugueux because une espèce de crêpi gris façon revêtement pour Panzers contre les mines anti-chars donne une idée du charme spartiate et quelque peu désuet du bunker de Hitler dans les premiers jours de printemps 1945. Bref, je vous ai décoré le tout de posters un peu plus folichons, de photos de famille. Alors mon job en quelques mots consiste à aider les réfugiés et les immigrés qualifiés (ceux qui sont autorisés à entrer sur le territoire néo-zélandais, vous savez, la mesure qui fait hurler les biens-pensants en France et que les US, le Canada, la NZ entre autres appliquent depuis des décennies) à trouver un job assez rapidement. Je prends donc mon bâton de pèlerin et vais rencontrer des employeurs, agences de recrutement pour leur recommander mon client surqualifié, mais généralement sans expérience professionnelle en NZ, ni diplôme NZ. Parfois c’est facile, parfois faut ramer. A part ça, tout va très bien. Les enfants se sont complètement acclimatés, Cédric est conu comme le loup blanc et chaque fois que des adultes nous saluent, nous nous tournons vers Cédric : "ce sont les parents de qui, ça ?" Cédric et Albert sont comme larrons en foire, encore que souvent, ils en profitent pour se disputer plus que pour jouer ensemble. Phénomène nouveau, ils commencent à utiliser l'anglais entre eux, ce qui me hérisse le poil. L'autre jour, au lieu de ranger la salle a manger et de nettoyer la cuisine, je les entends dans le salon, ou Cédric prétextant un mal imaginaire se fait ausculter par Albert:

-(Albert) does it hurt here?
-(Cédric) you have to massage the foot
-(moi) Cédric ! Parle en français avec ton frère !
-Oui Papa. Mais c'est Albert qui a commencé
-I can massage the foot?
-Albert, nom d'une pipe ! Parle en français !
- C'est Cédric qui a commençé
-(Albert) Does it hurt here?
- Cédric) No, you have to massage the back
- Bon sang mais vous vous moquez de moi?? Parlez en français, bon sang de bon soir, c'est votre langue secrète ici, alors gardez-la, flûte à la fin (merde quoi, faites chier !)
-Can you play the doctor?
-Albeeeeert !!! Tu me fatigues maintenant !! Tu refuses de parler français; je vais te mettre au coin pendant dix minutes !!
--(Albert) It's not me !!!
- Allez hop! File dans ta chambre !
-Buuuuaaaaahhhhhhh !!!
-Et pleure en français je te prie !!
-Ouiiiiiiiinnnnnnnnnnnnn !!!!

-Et moi Papa, je peux jouer avec mon costume de Superman ? Parce que dans le cartoon il est très très fort et moi aussi je veux être très très fort.
-Dis donc, t'avais pas à nettoyer la salle à manger et la cuisine par hasard ?
-euuh non? Je ne me souviens pas? Je peux jouer d'abord avec Superman?
-Et comment Cédric! Toi et Superman, vous allez prendre le retro-balai a rayons X et me nettoyer a grands coups d'éponge radio-laser la table et le parquet et me mettre toutes les miettes intergalactiques que tu ramasseras avec ta pelle au bifidus actif dans la poubelle cervo-broyeuse. On fait comme ça ?

Et hop, emballez, c'est pesé. Non mais. De qui se moque-t-on ?

N'allez pas croire que je ne suis qu'un père fouettard qui formate ses enfants façon régiment d'infanterie. Mais disons que Lidia et moi nous répartissons équitablement les taches ainsi que les faveurs. Et en matière de prise de risques, je suis vachement plus décontracté que Lidia chez qui la recherche de la sécurité empêche parfois toute initiative ou marge de manœuvre. L'autre jour, j'ai emmené les enfants au parc pendant que Lidia buchait à la fac. Il y avait sous les fougères géantes et les palmiers, une attraction assez réussie: d'une tour haute de 4 mètres, partait un long câble en pente douce jusqu'au sol 20 mètres plus loin. Evidemment, Cédric chez qui plaisir rime avec risque nous tannait pour le laisser se suspendre a une sorte de minuscule siège, du genre tire-fesse qui pendouille comme une vieille paire de….euh…de boucles d'oreilles (v'voyez le genre ?) au-dessus du vide. Lidia, rien qu'à regarder le sommet de la tour, tournait de l'œil et faisait jurer Cédric que jamais, o grand jamais, il ne monterait là-dessus. "et toi aussi Achille, tu me promets de ne jamais le laisser grimper la-haut, n'est-ce pas, c'est pas autorisé en dessous de huit ans" (Cédric en a 5). "Mais enfin chérie, voyons, tu penses bien que non ! Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer" et de cracher pieusement sur le chapeau d’Albert que je n'avais pas vu accourir par l'arrière. Donc l'autre jour (ben oui je sais, je pourrais vous la faire courte, mais ca m'amuse et si ca vous emmerde, z'avez qu'a lire Les Echos), nous voici déambulant dans ledit parc et Cédric de sa voix stridente :

-       Papa, Papa, est-ce que je peux utiliser la balançoire ?
-       Mouais, je sais pas, c'est quand même très très haut et il faut faire très très attention et maman nous a interdit de monter parce que tu n'as pas huit ans et qu'ensuite si tu tombes va falloir que je lui explique pourquoi je t'ai laisse monter et ce sera ensuite râpé pour aller faire une vraie virée lorsque tu auras quinze ans et que je t'emmènerai en ULM ou sauter en parachute au-dessus du lac Tapas et qu'on y ira se prendre une mousse et que tu me demanderas des conseils pour faire le bon choix entre toutes les nanas qui te courront après et qu'il faudra que je devienne ton directeur de casting pour te permettre de pas te disperser dans le tout venant a taille basse et surcharge pondérale, tu vois ce que je veux dire ?
-       Non ?....je peux faire de la balançoire là-haut ? S'il vous plait papa ?
-       Bon d'accord. On va y aller ensemble comme ca je te tiendrai dans mes bras. Attends que je mette Albert dans la poussette histoire qu'il ne prenne pas la tangente (ce con-la).
Et au moment ou je me préoccupe de caser Albert dans la double poussette, devant Sosthène pour que celui-ci lui tire les cheveux et que leur attention soit totalement accaparée par le conflit qui ne manquera pas de s’en suivre, v'la Cédric qui pique un sprint, grimpe au sommet de la tour, s'empare de l'espèce de tire-fesse minable et hop, vas-y que je te me jette dans le vide. C'est a ce moment-la que je me suis retourné et l'ai vu partir a toute berzingue (tiens, faudra que je recherche ce mot tire de mes souvenirs de gamin) fendant l'air de son air hilare.
-       (P…… de b…… de m…… le c…. ! Mais quel c……!)
-       Regardez Papaaaaaaaa, je vooooooole
-       (surtout ne pas respirer, ne pas frémir, ne pas imaginer autre chose qu'une arrivée saine et sauve….gnnnnnnnnnnnn)
-       Ca y est je suis arriveeeee !!! C'est super chouette !!!
-       Très bien (petit con) Cédric, trrrrres bien, mais tu aurais peut-être pu m'attendre comme je te l'avais demandé, hein (triple andouille), mmmmh, n'est-ce pas ? (bon, maintenant va falloir faire des coupures dans le récit pour Lidia)
-       Je peux recommencer Papa ?
-       (T’es pas bien non ?) Non Cédric, il va falloir qu'on rentre. Et puis tu sais, ce serait mieux que tu ne racontes pas trop ca a Maman (des fois qu'elle fasse un infarctus juste avant de me coller a l'amende)

Et c'est ce fourbe de Albert avec sa petite tête de gentil italien qui vendu innocemment la mèche….Tu quoque filii disait Jules.

Quelques remarques sur les particularités locales de la vie quotidienne :

-       l'eau est gratuite
-       les communications téléphoniques inter-urbaines sont gratuites
-       les restos sont de qualité très moyenne, sans parler du vin qui confine a l’injection de migraine.
-       L’électricité est vachement chère, du coup la température dans la maison plafonne a 12 degrés….ce qui est vivifiant, vous en conviendrez.


Mon job maintenant. En clair et comme je vous l’ai dit plus haut (heureusement que je viens de me relire…) je m’occupe de fournir du boulot pour les immigrés et les réfugiés. Les immigrés sont des immigrés qualifiés dont les qualifications professionnelles ont été visées, disséquées, comparées, éprouvées, commentées, requalifiées et ajustées par les services de l’immigration au terme d’un processus de plusieurs semaines voire de mois.. Mais depuis que les réfugiés Matongolais savent qu’il y a un français au Ethnic Centre, je les vois tous les jours et m’occupe parfois un peu d’autres choses que de leur trouver du travail.

-       Alors Antoinette, qu'est-ce qui vous amène ?
-       J'ai un problème Monsieur Achille
-       Je suis la pour ca. On va vous trouver un job. Ne vous tracassez pas. Voulez-vous un café ?
-       Non merci. Mais vous pouvez en prendre un.
-       Non merci, j'en aurai pris un si vous en aviez pris un.
-       Si tu veux Monsieur Achille, je peux en prendre un comme ca tu peux en prendre un
-       Non, non, c'est si tu (on se tutoie maintenant ?) en prenais un que j'en aurais pris un, mais comme tu n'en prends pas, je ne vais pas en prendre un…enfin peu importe. Alors, dis-moi de quoi il s'agit.
-       Voila, je voudrais faire venir mon compagnon et ma fille a Dundae.
-       Ah bon, je croyais que tu cherchais un job ?
-       Ca aussi. Mais je voudrais faire venir mon compagnon et ma fille Monsieur Achille
-       D'accord. Ou est le problème ?
-       Je n'ai pas déclaré mon compagnon au départ du Talaboustan quand le Haut Commissariat aux Réfugiés nous a embarques pour la Nouvelle-Zélande. Mais je l'ai déclaré a notre arrivée a Mangaré.
-       Mangaré ?
-       Oui, c'est près d'Auckland, c'est la qu'on nous accueille et qu'on nous repose des questions sur notre situation. On déclare une fois au départ, au Talaboustan, et une fois a l'arrivée, a Mangaré. Et les gens de l'immigration regardent si les déclarations correspondent.
-       Mais pourquoi n'as-tu pas déclaré ton mari et ta fille au départ du Talaboustan.
-       En fait c'est pas mon mari, c'est mon compagnon. Mais il s'est toujours occupe de ma fille.
-       Et la fille alors ? Comment s'appelle-t-elle d'ailleurs ?
-       Justine
-       Bon et Justine, pourquoi ne l'as-tu pas emmenée avec toi ?
-       Euh…parce qu'elle était pas avec moi…
-       Comment ca ?
-       Elle était avec son père…
-       Aahhh… parce que ton compagnon c'est pas son père…..
-       Si ! il s'en est toujours occupe !
-       Je veux dire que ce n'est pas son père biologique, alors ?
-       Oui c'est ca. Mais il s'est toujours occupe de mes filles ?
-       Tu as une autre fille ?
-       Oui. Elle s'appelle Aimee. Elle est ici avec moi.
-       Mais lors comment se fait-il que le père biologique ait laisse partir une fille et ait garde l'autre. Comment s'appelle le père biologique d'ailleurs….parce que je crois que je vais prendre quelques notes tout de même…
-       Euuuhhh…
-       Tu ne te souviens plus de son nom ??
-       …….attends….je regarde sur mon portable….
-       Bienbienbien…..
-       Il s'appelle Louis-Barnabé mais tout le monde l'appelle "Carl"
-       Ben forcement….bon alors, comment se fait-il qu'il ait laisse partir une fille et pas l'autre ?
-       Ah mais non, c'est pas le père de Aimee !
-       C'est ton compagnon le père…
-       Mais non, son père il a été tué pendant la guerre…mais mon compagnon s'en est occupe comme si c'était son père…
-       Au Matongo ?
-       Au Talaboustan
-       Le père, y s'appelle comment ?
-       Au Talaboustan ?
-       Au Matongo.
-       Il s'appelait Hippolyte Désiré…
-       Mais on l'appelait "Frankie" ?
-       Comment ?
-       Non rien…Bon et votre compagnon ?
-       Salatong-Michel Louis
-       Louis c'est son nom de famille ?
-       Non…son nom de famille c'est Kibunda Mungo-Mithoulis
-       (pfffffff…..j'aurais du prendre une plus grande feuille) Bon. Et lui tu l'as déclaré au Talaboustan et a Mangaré.
-       Non juste a Mangaré.
-       Et avec lui tu n'as pas eu d'enfants ?
-       Si. Une fois quatre, et deux fois des jumeaux ; mais ils sont morts a la naissance. L'infirmière avait fait une erreur. D'ailleurs c'est pour ca que j'ai des problèmes de santé et qu'il faut m'aider à trouver un travail, monsieur Achille.
-       Ah…………………….Euh, mais alors vous avez été séparés juste avant l'embarquement pour la Nouvelle-Zélande ?
-       Non, en fait ma fille Justine, elle vit chez son père depuis 4 ans.
-       Depuis 4 ans !!?
-       Mais alors ton compagnon la, Barnabé-Carl,
-       Non c'est Louis-Barnabé mais on l'appelle Carl, faut suivre Monsieur Achille
-       Je fais ce que je peux….! Je sais que c'est limpide, cependant…hein..? Je crois que je vais prendre un café…
-       Je vous cause des soucis Monsieur Achille ?
-       Mais non mais non…on va trouver une solution…. Reprenons, Carl donc, tu veux le faire venir en Nouvelle-Zélande ?
-       Ah non pas Carl Salatong !
-       Donc Salatong, pour résumer, c'est le père de personne et c'est pas ton mari, et vous ne l'avez pas déclaré au Talaboustan, et tu-vous (j'sais plus si on se vouvoie ou se tutoie) veux le faire venir ici, c'est bien ca ?
-       Oui c'est ca.
-       Et pourquoi tu n'avais pas déclaré Justine au Talaboustan ?
-       Mais si je l'avais déclarée. Et son père était d'accord mais au dernier moment, la famille de son père a refusé de me donner mon enfant et j'ai du partir sans elle. Mais si j'ai pas déclaré mon ami c'est parce que mon oncle m'a dit que cela m'empêcherait de partir avec le HCR alors je ne l'ai déclaré qu'a Mangaré pour que j'aie une chance qu'on soit réunis en Nouvelle-Zélande.
-       Ta fille et toi
-       Mon ami et moi
-       Et pas ta fille ?
-       Si aussi. Mais si je dois choisir, je préfèrerai mon ami.
-       …………………………………..

Voila une bien longue chronique. Et pas de photos pour alléger le tout. Une simple nouvelle, il semblerait que la sortie du livre de Lidia soit ramenee au mois de juillet contrairement a septembre, mois initialement prevu. En tous cas, il va bientôt sortir !
A bientôt,
Achille