lundi 19 septembre 2011

Lidia s'installe a la fac


Nombreux sont ceux parmi vous (au moins deux) qui me demandent de raconter un peu comment ça se passe pour Lidia. Pour vous planter un peu le décor, il faut vous dire que Lidia est la première étudiante de ce tout nouveau programme de la faculté des lettres. Comme elle a déjà publié et qu’elle a un cv long comme une oraison de Bossuet, elle a un peu été traitée comme une bête curieuse au tout début, ses supervisors ne sachant ce qu’un étudiant-écrivain comme elle venait faire ici, a Dundae Nouvelle-Zélande, dernier arrêt avant la banquise alors qu’on lui proposait mieux à Cambridge, MA. Mmmmhh ? C’est vrai ca ? Qu’est-on venu faire dans ce foutu patelin coince entre les Walibi et les pingouins ?? Mais ca c’est une autre histoire.

Donc, une première quinzaine d’observation, on se flaire, se jauge, s’explique et puis….s’estime. Et là voila donc, vaillante petite maman debout dès potron-minet (aaaahhhh comme j’aime), ce qui tient du miracle croyez-moi, pour aller prendre le bus qui mène à l’université, en dehors de la ville, un peu sur les hauteurs, à gauche derrière le kiosque à journaux (pour les ceusses que ca intéresserait). Là, elle un grrrrrrrand bureau avec décoration façon intérieur des années 50 en Allemagne de l’Est, tu vois, coquet certes, mais simple, sa ligne de téléphone, son ordinateur de compétition (un Amstrad 256 ko, millésime 87, une bête de compétition !). Elle a deux supervisors, deux américains d’ailleurs, et le directeur du programme, un sorte de superbritish, franchement scrogneugneu et proche de la retraite (bien méritée). Et la voila repartie, concentrée comme du lait dans un tube, à peaufiner sa thèse sur….euuuh…sur quelque chose de très chouette qui doit nous permettre, une fois publiée, de vivre en retraités à Copacabana (où au Molay-Littry, on hésite encore). Eh oui, car c’est là qu’est l’astuce, o ingénieuse Lidia : le sujet de sa thèse constituera son troisième roman, d’où, d’une pierre deux coups (pas folle la guêpe). L’année prochaine elle commencera aussi à enseigner ce qui lui fera de l’expérience dans ce domaine et donc lui permettra de trouver un super-job pour que moi, enfin, je puisse me dévouer corps et âme à la musique. Elle revient ensuite vers les 16 heures et prend le vélo pour aller chercher les enfants (1 heure et demi par jour tout de même) car moi, après être cogné les tâches ménagères, je suis d’humeur peu patiente. Et pourtant, je fais des efforts colossaux. Tiens, l’autre jour, Cédric rentre avec une espèce de gribouillis multicolore sur une feuille de papier et me le tend tout fièrement :

-       regardez Papa, j’ai fait ca pour vous à l’école !!!!
-       Rrrrroooooohhh (quelle horreur) qu’est-ce que c’est Cédric, mmh ?
-       Devinez !
-       Voyons voyons….(la carcasse d’un char a Grozny ?), une maison sur pilotis ?…non..( Miro, Kandinski, Cabu ?)…une voiture plutôt….(je le tiens peut-être à l’envers ?) attends, attends…(une bouse de vache vue de la lune…ou le contraire d’ailleurs)…..on dirait plutôt…un dinosaure !
-       Noooonn, c’est un chevalier !! Là il y a l’armure (bah tiens ! suis-je distrait), là c’est les plumes (il est pas prêt de s’asseoir le chevalier en question), là c’est la lance (manifestement cuite dans l’eau chaude) et là c’est son bouclier (la tâche de café là ?)!!! Voila c’est pour vous !

O joie ô bonheur ! Je vous entends d’ici, mauvais père, horrible père etc. N’empêche qu’avant, ca partait fissa à la poubelle alors que maintenant, j’ai créé une étape intermédiaire et je stocke ces dessins jusqu’à ce qu’ils soient oubliés pour les classer verticalement dans un second temps. Raffiné non ?

Revenons à notre Lidia. Parfois, il lui arrive des idées. Pour l’écriture, c’est très bien. Pour d’autres applications, cela peut se discuter.

­ Achille, tu ne devineras jamais ce qu’est j’ai acheté.
- Dis toujours ?
- Il y a un laboratoire d’agronomie sur le campus et ils cultivent des fruits et légumes. Là, c’était des kiwis à 2 dollars !
- Des kiwis de laboratoires… ? Qui ont le goût le de souris grises ?
-J’en ai acheté 5 kilos.
- 5 Kilos ?!
-….c’est peut-être un peu trop…
- t’inquiètes, avec mon couteau multi-fonctions je vais te met concocter une de ces confiture !

La semaine d’après, c’était des bananes…patience et longueur de temps…

Je me disais l’autre jour que je ne vous avais pas parlé des Maoris, qui pourtant étaient là avant ces abominables colonisateurs britanniques. La particularité de la relation entre les Maoris et les anglais d‘importation tient à ce qu’au terme d’une série de batailles, il y a eu un traité comportant plusieurs clauses de « bon voisinage », posant les bases d’une vie commune entre autochtones et colonisateurs. Ce qui n’a pas été le cas en Australie avec les Aborigènes. Et donc, normalement, il y a égalité de traitement, de chances entre les Maoris et les descendants britanniques. Mais c’est surtout vrai en théorie ; comme partout ou l’homme blanc, civilisateur, esthète et philanthrope a mis les pieds... Les Maoris sont proportionnellement plus nombreux en prison, atteignent moins souvent un niveau d’éducation élevé et grossissent plus vite. L’impartialité affichée et l’égalité des chances n’est pas la même selon qu’on naît Maori où anglo-saxon. Les Maoris ont des tatouages impressionnants, parfois même sur le visage (Moko). L’autre jour, je me suis retourné et trouvé face à un superbe Maori, costaud comme un de ces All Blacks qui nous ridiculisent au petit déjeuner, dont le visage représentait une carte d’état-major au 1/1 000eme de la région du Molay-Littry (Calvados). Ca produit son petit effet, croyez-moi. Il y a d’importantes mesures prises pour préserver l’héritage Maori, tant à travers les sculptures dans les parcs publics, que dans la traduction systématiques en langue Maori de toutes les inscriptions officielles, où encore, par le biais d’une chaîne de télévision en langue Maori. Des noms de rues, de quartiers (nous habitons à Whakarongo par exemple et « wh » se prononce « f ») rappellent constamment la présence des Maoris. Voilà pour un bref coup d’œil de ce côté-là. J’en découvrirai certainement plus au fil du temps.

Pour terminer, parce que cette chronique est un peu décousue et que je dois retourner à mes gammes, je vous livre, à vous jeunes parents en manque de solutions ingénieuses, une recette pour préparer rapidement un déjeuner pour les enfants. Attention, cette recette n’est valable que tous les trois jours

Recette dite du troisième jour

Primo : gardez les restes des repas du jour 1
Secundo : gardez les restes des repas du jour 2
Tertio : mélangez les restes des jours 1 et 2, réchauffez, ajoutez de la sauce tomate et du parmesan râpé, c’est prêt !

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour les enfants.

Bye,
Achille

mardi 13 septembre 2011

Depaysement


Aujourd’hui, pour changer un peu des anecdotes rigolotes, et parce qu’aussi je connais un peu plus les kiwis, je vais vous raconter deux trois choses qui dépaysent    :

D’abord, ils y a les écoliers, la plupart du temps en uniforme, vert, bleu, noir ou gris, qui jalonnent les rues aux heures d’entrée et de sorties. Ca donne une drôle de couleur, assez sympathique et ma foi (j’aime bien ca “ma foi”, ca fait suranné) donne une tonalite bien plus bigarrée a cette ville que les dégaines cradingues, post-grunge et néo-punks de nos ados, dont on se demande parfois par quel bout les toucher tant le savon semble être étranger a leur univers. Alors donc, tous les matins, lorsque j’entame mon petit périple d’une heure trente pour aller déposer Cédric et Albert tout en promenant Sosthene, dans leurs établissements respectifs (Cédric est dans une classe de…11 élèves, évidemment ca fait rêver), je vois tous ces écoliers rejoindre leurs écoles, jouer les gardes-barrière aux différents passages cloutes et pédaler à qui mieux-mieux sur leur VTT de compétition. Aaahh voila une jeunesse pleine de sante et de vigueur me direz-vous. Certes, j’observe toute fois, grâce aux jeans taille basse une fois l’uniforme laisse a la maison, que la surcharge pondérale qui caractérise les sociétés de consommateurs du G8 est ici aussi, en bonne progression.

Je vous ai déjà dit qu’ici, on peut pratiquement avoir les quatre saisons en un jour, ce qui explique qu’il n’est pas inutile de se balader avec un imper lorsqu’il fait très beau. Les Kiwis eux, sont parfaitement insensible aux variations de températures, j’en vois tous les jours qui se promènent pieds nus, au supermarché, a l’école, au commissariat de police, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse beau. Réellement impressionnant. On a l’air un peu « touriste » lorsqu’on se promène déguisé en bonhomme Michelin du pole nord et qu’on croise tous ces enfants en short ou jupette et chemise alors qu’il fait un petit 12 degrés de derrière les congères.

Heureusement, le vélo est la pour garder la forme et une bonne température. Et comme nous faisons tout a vélo ou en poussette, on peut dire que nous n’avons froid qu’a l’arrêt (ou a la maison).

Ah oui, car nous avons déménage. D’où mon silence (parce que plus d’ordinateur non plus). Nous avons quitte notre location de 6 semaines pour une location longue durée. Et nous voila dans une chouette petite maison des années 50, non, je recommence, nous voila dans une maison qui était chouette dans les années 50 et qui n’a pas été rénovée depuis. Elle était occupée par des étudiants qui l’ont quittée il y a quelques mois, elle a donc passe l’hiver vide, ayant pour seuls habitants, des araignées en veux-tu-en-voila. Et les araignées, j’ai beau ne pas pousser des cris d’orfraies a leur vue, d’en voir chaque fois que je vais chercher une casserole, attraper mon savon ou prendre une douche (celle de la douche….aaaahhhh celle-là, petite coquine qui surgit dans mon dos en descendant de son fil avec ses huit longues pattes…..mmmmhhh un grand moment d’émotion), ca finit quand même par irriter. Le déménagement donc, jamais que le huitième en huit ans. Rebelote. Lidia et moi pas d’accord au départ. Elle qui penche pour un petit budget en vue d’acheter dans deux ou trois ans et moi, qui préfère plus confortable des le départ quitte a attendre plus longtemps avant d’acheter. Evidemment, je ne me suis pas laisse faire et grâce a une argumentation très efficace, une voix forte et des muscles saillants…je me suis intelligemment rallie au point de vue de Lidia. Et c’est reparti pour du bricolage. Ma passion !!!! Aaaah se taper sur les doigts, se les racler sur le papier de verre, se mettre de la peinture partout, oublier ses pinceaux dans la peinture, se bruler la peau avec la térébenthine, respirer la sciure de bois et de plâtre a pleins poumons, chercher cette saloperie de robinet qui se trouve tout au fond du placard, derrière les toiles d’araignées et être obliger d’y mettre la tête aussi pour pouvoir voir comment le tourner, chercher l’arrivée d’eau dans une trappe qui sert de refuge aux bêtes immondes et nocturnes qui rampent, qui gluent et qui piquent, faire des km a vélo pour ramener l’outil qui ne convient pas, refaire des km avec le bon outil mais qui ne sert a rien puisque c’est-pas-la-qu’il-fallait-faire-le-trou-b….-de….m….. !!!! maudire la terre entière, les bricoleurs en particulier ainsi que bricorama, parce qu’en plus, je ne vous l’ai pas dit, mais tout en ayant horreur du bricolage, des que je suis dans un magasin de ce genre, je suis saisi d’une frénétique envie d’acheter le dernier cri en matière de bricolage. Et ca donne ca :
-       Lidia, Liiiiiiiiiiiiiiiiidiaaaaaaaaaaaa  !!!!! regarde ce que j’ai acheteeeee, mais regardeeeeeuuuuuu  !!
-       Qu’est-ce que c’est que ca ???
-       Regarde, c’est extraordinaire, c’est une pince multifonctions !! Avec ca tu peux : dévisser, décapsuler, ouvrir une boite de conserve, scier du bois et du fer, couper des fils électriques, pincer les boulons, curer les dents, couper les ongles, transférer des dossiers sur clé USB, monter une cloison, réparer l’hélice du Charles de Gaulle, défloquer l’amiante de la fac de Jussieu, procéder a un triple pontage coronarien, convertir de l’énergie solaire en jus de betterave, encadrer le Bretzel de G.W. Bush, gagner des élections, gagner au tennis contre Amélie Mauresmo, connaître le bon numéro du loto, parler en direct au Bon Dieu et obtenir un séjour 4 étoiles gratuit dans un hôtel de luxe a Bagdad, dément non ????!!!!! (voix extatique, proche de l’apoplexie)
-       Et tu vas faire tout ca ?
-       Ben non, c’est surtout pour dévisser la roue de la poussette et décapsuler la canette de bière dans le frigo…
-       Et ca nous a coute combien ?
-       99,99 dollars..
-       Combien ????!!!
-       Ouais t’as raison finalement, je vais le ramener et demander un tournevis au voisin. D’ailleurs il est très sympas et chuis sur qu’il me proposera une bière.

Bref, revenons a nos moutons, tout ca pour vous dire que ces derniers temps ont surtout été consacres a la peinture, au rabotage, nettoyage et tout un tas d’activités qui font la joie et le passe-temps des uns et qui me plombe le moral a moi. Donc, pas d’envie d’écrire. Heureusement, chaque jour qui passe, on s’installe un peu plus davantage et les gens ici sont tellement charmants, que c’est un réel plaisir de les rencontrer (tiens voisin, ca t’intéresserait pas une méga pince multifonctions ?)

See you later
Achille

mardi 6 septembre 2011

Les Ladigue a Dundae - Premiers pas


Et voila notre troisieme semaine qui commence demain, avec une tres, mais alors une vraiment tres bonne nouvelle : nous mettons Cedric a l'ecole. Et hop ! Un de moins. Ca faisait deja plus de trois mois que le gentil petit cherubin qui n'en rate pas une goutait aux vacances avec cet air blase qui fait de la moindre petite tete blonde un desoeuvre en puissance : "amusez-moi" pouvait on lire dans ses yeux. Bref, number one en classe des lundi. C'est pas l'ecole en uniforme, mais c'est, d'apres les renseignements toujours tres fouilles de Lidia, la meilleure. Albert lui, c'est mardi qu'il integre le Learning Center, une sorte de maternelle ou il apprend a lire, a compter, bref, tout un tas de choses qui lui permettront d'integrer l'ecole dans de bonnes conditions et surtout, de developper des reflexes linguistiques en anglais pas evidents pour l'instant. Ca ne peut pas etre pire que Cedric dont la plupart des phrases sont du genre "Yes, mais...", "Papa, Albert il a pas flush the toilet...". Et comme il a tendance a imiter tres serieusement son grand frere; c'est d'ailleurs pour cela que Lidia les appelle "les Dupont". Il suffit que Cedric veuille quelque chose, pour qu’Albert emette la meme demande dans la seconde. Et comme Cedric fait assez souvent la meme chose on les a baptises, Cedric = Me too et Albert = Dupont.

Des mardi, j'avais envoye plusieurs cv histoire de tater le terrain cote enseignement du francais ou de l'allemand, ou des deux dans les ecoles, puisqu'une nouvelle loi oblige les ecoles du primaire et du secondaire a proposer une seconde langue des 2008. Me voila donc a temoigner de mon attention pour les ecoliers, mon plus profond desir d'enseigner les langues et la culture qui va avec, et ma capacite a offrir un type d'enseignement a peu pres aussi original qu'il sera imagine sur le vif. Deja deux entretiens mardi et mercredi, a mon avis peu de perspective parce que pas vraiment d'experience dans le domaine de l'enseignement et pas de diplomes correspondant. Mais sait-on jamais... Toujours est-il, qu'en retournant d'une de ses ecoles nichees sur les hauteurs de Dundae avec une vue sur une vallee absolument magnifique qui m'a fait violemment songe aux splendeurs du Breisgau pres de Schpunzdorff, j'ai pris un taxi et me suis retrouve a faire la conversation avec un authentique kiwi de chez kiwi. Arme de ma formidable connaissance de l'anglais, j'ai immediatement entame la conversation (ne serait-ce que pour me faire pardonne de n'avoir rien compris du point de rendez-vous qu'on s'etait fixe au telephone) :

- le taxi driver : So, U're hear tweO faind a djObb i'NZed ? a'en't U ?
- moi : (kessidi ?) : Well, I'm here because I want to find a job in New Zealand
- taxi driver : Ye, dats Oatta sed. HavUa gottan' interview djuss now ?
- moi : (meeeerde, j'pige rien a son accent) Yes, the view is really nice out there and the nature's just so gorgeous
taxi driver : Ye A know. Butt' awOs sayin' U djuss had an interview, don't Ua ?
- moi : (ca y est, pige !) Yes. I hope it went well. Wait and see as the Brits say !
taxi driver : U bet I'll cross the fingers 4 U
- moi : (ah bon, ils disent ca aussi ?) euhh...Yes...sans doute
taxi driver : U're obviewsly from abrOd, arnt' U ? WerUfrom ?
- moi : (ca ne s'arrange pas). euuuuh...no ?
taxi driver : Oh, U're not ??
- moi : (ca devait pas etre la bonne reponse) Si si...yes yes I am. But could you please repeat the question a little bit slower ? I am not so familiar with english...
taxi driver : Oi-Oskd-U-if-U're-frOm-abrOd ?
- moi : (aahh ouais...c'est nettement mieux...) You see, I am french and I hardly speak a word of english so, I'd appreciate if you keep speaking slowly
taxi driver : Of Cowse ! U knOw t'is so fonny, lOst week A Mate O' mine had a Loady an' guessed'if she 'os fwom GOmany but she wos from FwAnce..
- moi : No, no, I'm not from Germany, I'm from France
taxi driver : Ye, dats wOtta sed !
- moi : (pffffff..........j'fatigue la)

Bref, vous l'aurez compris, il faut se faire a l'accent kiwi et encore, avec ce foutu clavier anglais, je ne peux pas vous mettre les accents et tutti quanti pour vous faire sentir les nuances. Globalement, on peut dire que l'anglais c'est une langue a base d'accents circonflexes. Bon, il faut que je me trouve rapidement un friend local avec qui j'irai boire une Stella Artois (si si je vous jure, ah ils sont forts ces Belges) et qui m'initiera aux subtilites de l'accent national.

Ou en etais-je ? Les enfants ! Cedric c'est case, Albert aussi, reste Sosthene...On avait envisage dans un premier temps de recruter une nounou a mi-temps, c'etait avant de mettre Albert au Learning Center et elle aurait eu a s'occuper de Albert et Sosthene. Lidia passe une serie de coups de fils et nous voila avec une nounou "triee sur le volet", chaudement recommandee par le child care local. Ce qui va suivre, est dans la droite ligne de ces situations epouvantablement tristes mais qui declenchent le rire, un peu comme a un enterrement. Au telephone, Lidia la trouve deja hyper sympa. Joanne, qu'elle s'appelle. Voila donc Joanne qui vient faire une petite visite de presentation vers 16h30 (je sais l'heure on s'en fout, met c'est pour l'authenticite de la narration). Lidia et Joanne discutent, et puis vient le moment ou la conversation devient un peu plus personnelle et ca donne ca (traduit en francais, NDLR) :

Acte I Scene 1
- Lidia : et alors, vous travailliez ou avant ?
- Joanne: Avant j'etais chez des voisins, une famille tres gentille chez qui je travaillais deja depuis un an et demi...
- Lidia : et vous n'y travaillez plus ?
- Joanne: Ben non, la dame a perdu son emploi et du coup elle a du me licencier
- Lidia : Ah zut alors, c'est pas de pot ! Donc la vous pourriez travailler a plein temps ?
- Joanne : Pas tout a fait, parce que je dois m'occuper de mes enfants. Voyez-vous, mon mari m'a plaquee il y a un an, comme ca, un jour il est parti.
- Lidia : Mince alors ! C'est vraiment terrible ca, et il vous a laissee toute seule avec trois enfants ?! C'est ignoble !
- Joanne : Non, deux enfants, l'aine est mort d'un cancer tres tot...
- Lidia : Aaa...
- Joanne : ...mais il faut que je m'occupe du deuxieme qui est mentalement en retard....
- Lidia : ...Ooo...
- Joanne: ....et ca s'arrange pas car on vient de decouvrir un probleme cardiaque chez la troisieme..
- Lidia : mais-c'est-terrible-ce-que-vous-me-racontez-la ! Euuuhhh.....puis-je vous proposer une tasse de the ?

Acte I Scene 2
Lidia me presente Joanne apres avoir longuement discute avec elle. Je pensais que l'affaire etait conclue et commence a entrer dans le vif du sujet, le dejeuner.
- moi : Bien ! Vous savez, nous on est plutot vieille education, donc les enfants dejeunent a la cuisine, il ne faut pas les mettre a cote parce que sinon Cedric et Albert vont se disputer le contenu de leur assiette des le debut. Ensuite, veillez a ce qu'ils ne mettent pas les coudes sur les tables mais bien les deux mains. Ils doivent macher la bouche fermee, ce ne sont pas des ruminants. Ils vous disent "s'il vous plait" et "merci" a chaque demande et ils ne parlent pas la bouche pleine. Des questions ?
- Joanne: ......ah bon ?...ils prennent les repas assis a une table ??

(non, non, pas du tout, la mangeoire est dans l'arriere-cour, il faut renouveler le foin deux fois par jours ainsi que l'eau dans l'auge)

Acte I Scene 3
Lidia et moi au diner.
- Lidia : Que penses-tu de Joanne...?
- moi : Tres sympa...en tous cas...
- Lidia : ...oui. Vraiment tres sympa.
- moi : Pas de pot, tout ce qui lui arrive...
- Lidia : vraiment la poisse...Tiens, elle m'a raconte qu'il y a trois mois, le village d’a cote etait completement inonde et...
- moi : laisse-moi deviner; c'est la qu'elle habite !
- Lidia : ....vraiment pas de pot, hein ?
- moi : mmmm...je me demande si on a vraiment besoin d’une nounou...



Pour terminer je reviendrai sur un episode quasi fantasmagorique tant il est inimaginable en France. J'en suis reste comme deux ronds de flan. C'etait un jour ou je devais faire des courses...c'est-a-dire pas un dimanche. Muni d'une liste longue comme une rangee de medailles sur une poitrine de general sovietique, je suis au supermarche, K-Mart, et m'adresse a l'accueil ou officie une jeune preposee, du genre ado-blondinette-queue-de-cheval-en-train-de-compter-les-pieces-de-monnaies a l'air plutot aimable (air assez rare chez les ados). Je lui demande si par hasard elle pouvait m'indiquer un cordonnier. Et c'est la que je penetre emerveille dans une sorte de quatrieme dimension que je n'aurai imaginee dans mes reves les plus fous : comme elle n'en connait pas, elle va chercher les pages jaunes de son annuaire, trouve une adresse, charge une autre ado d'aller reperer les lieux, qui revient quelques minutes plus tard confirmer l'exactitude des informations. Tout ca avec le sourire et une gentillesse a faire reprendre confiance dans le genre humain. Alors qu'en France, le nombre de fois ou j'ai demande un renseignement :
1) chais po...
2) faut demander ailleurs...
3) aaahh si je savais...
4) mais enfin, vous me prenez pour une borne d'infos (baaah, y a ecrit "accueil" au-dessus de votre tete...?
5) avec un grand sourire malheureusement nous ne faisons pas ce genre d'articles.

Si c'est pas emouvant, s'pas ?

Promis, la prochaine fois, je ferai moins de dialogues et puis plus court !!

Tchao,
Achille

Les Ladigue a Dundae - Acclimatation


Et voila, nous attaquons la deuxieme semaine. PRemier progres, je me familiarise avec ce clavier qwerty et j'ai definitivement tire un trait sur les accents qui font pourtant de notre chere langue un abime de delectation.

Nos journees sont bien chargees, il faut inscrire les enfants aux differents endroits adaptes a leurs ages, comparer les possibilites, les tarifs, les modalites, les horaires et tutti quanti, tout ca dans un anglais matine d'accent kiwi qui font que je delegue ce genre de travaux a Lidia (en plus les enfants, elle adore s'en occuper, alors que moi, je les adore entre 8 heures du soir et 8 heures du matin). D'autant plus que j'ai essaye deux trois fois de discuter d'un abonnement telephonique avec un vendeur, j'ai compris apres lui avoir fait repeter quatre fois les differents types de forfait que je n'avais rien compris et ca s'est termine par un : “I'll send you my wife to make the best choice...”

Bref, des le troisieme jour, achat d'un velo super equipe pour accueillir ses 15 kg en perpetuelles agitations sur le porte-bagage et me voila chausse d'un horrible casque profile facon suppositoire coupe en longueur, a sillonner les rues a angles droits de Palmy (charmante villegiature a deux heures de Wellington). On fait les courses, repere les bons magasins, le boucher, le boulanger, la pharmacie, bref un vrai reperage tactique histoire de savoir ou s'approvisionner.

Tout ici est a peu pres au meme prix qu'en France, sauf qu'avec un euro fort, on est quand meme un peu gagnant. Mais tout ce qui est communication, telephone, ordinateur, instruments de musique, c'est quand meme plus cher. On est pas vraiment dans un univers concurrentiel. Cela dit, soit c'est leur facon de proceder, soit ils le font sincerement pour nous, on peut parfois discuter les prix et encore, quand je dis discuter, c'est le vendeur qui fait d'entree de jeu une offre plus basse que le prix affiche !

Bon, le temps maintenant. Nous sortons de l'hiver. C'est bon a savoir car le chauffage central en Nouvelle Zelande, en encore plus a Palmy, est une curiosite en passe de devenir une innovation...ce qui laisse du temps avant que ce ne soit dans les standards de l'immobilier. Et comme il faire quand vachement froid et humide, y a interet a etre equipe en radiateurs ! Heureusement que nous venons de la Normandie ou chacun sait que l'hiver y est vivifiant et bref, et l'ete caniculaire et terriblement long...Dommage qu'on ait pris avec nous les seules affaires d'ete...toutes les autres sont dans le conteneur qui arrivera dans un mois. J'ai achete une tenue complete de cycliste pour jours de tempete (notez que c'est peut etre pour cela que le vendeur ne cesse de me faire des prix d'enfer ?). Je pensais m'en passer, mais apres trois averses torrentielles, je me suis demande si une maison sur pilotis ne serait pas plus sure, je me suis dit qu'etre pris la-dessous, ca devait quand meme doucher severe. D'ailleurs, je me suis tenu cette reflexion sous l'une de ces pluies. d'ou l'investissement dans une tenue de cosmonaute bleue, qui fait airbag dans le dos lorsque je roule...

La ville alors. C'est une ville etudiante, mais l’Universite se trouve un peu en dehors de la ville de sorte qu'on ne voit pas beaucoup d'etudiants. Ou alors je ne sais plus reconnaitre un etudiant. La ville est plate, structure a damier, impossible de se perdre (sauf Lidia mais elle avait deja reussi a se perdre dans le rayon frais du Carrefour de Caen). Pas grande mais etendue, on s'y promene agreablement a velo entre les magnifiques jardins mais le centre ville est a peu pres aussi passionnant que le discours d'inauguration de la statue equestre de Jean-Robert Fougnazal a Sainte Honorine des Pertes. En fait, il y a un grand square, au centre duquel a ete erige sans doute a l'epoque de la Guerre froide, une tour horloge en plus pur beton, d'une esthetique telle qu'elle meriterai d'etre transplantee au Havre, au milieu des splendeurs de Perret...

Nos journees enfin, se deroulent de facon un peu chaotique, puisque nous sommes en train de prendre nos marques. Lidia decouvre l'universite et ses differents directeurs, de these, de departement, d'universite, de ceci, de cela; les enfants s'amusent pleinement dans le jardin, dans le parc, sur l'arriere des velos, dans la maison. Et moi je cherche un job, histoire de ne pas finir completement chevre a m'en occuper des enfants. Parfois, j'assiste a des dialogues edifiants, du genre de celui-la, lorsque nous etions dans la cuisine, Cedric (5) et Albert (3) assis face-a-face pendant que je nourris Sosthene (1) dans sa chaise :

Acte I Scene I Negociations

-Albert : je peux avoir la moutarde, Cedric ?
-Cedric reste silencieux
-Albert : je peux avoir la moutarde, Cedric ?
-Cedric : t'as pas dit "s'il vous plait" !
-Albert: S'il vous plait
-Cedric : Encore
-Albert : S'il vous plait
-Cedric : Encore
- Albert : S'il vous plait
-Cedric : Encore
- Albert : sious plait
-Cedric : Encore
- Albert : 'ous plait
-Cedric : Encore
- Albert : 'ous plait
-Cedric : Eh ben c'est trop tard ! Il fallait que tu dises tout de suite !!

Acte I Scene II Debut des hostilites....
Un voile pudique sur cette scene que je passe sous silence…

La semaine derniere, nous avons fete notre anniversaire de mariage. Et comme j'aime bien cuisiner, contrairement au bricolage que je deteste mais les resultats sont identiques, helas, je me suis mis en tete de preparer le diner. J'avais trouve une recette hyper fastoche sur internet, poulet a l'ananas, peu d'ingredients, temps de preparation court et une chance sur deux que les enfants aiment...J'avais meme achete du vin kiwi, histoire de...Tout s'est tres bien passe : les courses, la cuisine, l'ambiance et puis la premiere fourchette de poulet a l'ananas. Y a eu comme un regard inquiet de Lidia vers moi, histoire de voir si j'allais continuer de manger ou non. Evidemment, "fecule" ca ne se traduit pas par "baking soda" mais par "starch"...fallait le savoir. Et moi, je te m'ai saupoudre le poulet a grand coup de cuillere a soupe de bicarbonate de sodium. Et ca n'a pas du tout le meme gout (par contre pour le transit intestinal, il n'y a plus rien a craindre).

On aurait pu se rattraper sur le vin, mais on a pas pu mettre la main sur un tire-bouchon...(j’avais pris la seule et unique bouteille a bouchon de liege !).

Bref, voila quelques aspects de notre nouveau quotidien. Nous avons signe pour notre nouvelle maison dans laquelle nous emmenageons dans trois semaines. Elle est un peu vetuste, mais on va lui redonner un coup de neuf en trois coups de peinture. Et dans trois semaines, nos affaires arrivent…patience.

See you !


Les Ladigue a Dundae - Du Molay-Littry a Dundae


Salut, d'entree de jeu je vous demande d[etre indulgents avec mes fautes de frappes, je passe d4un claier azerty a un qwerty et ca croyez-moi, ca va demander un peu d4habitude ! Vous me direz aue je n'ai au'a me corriger mais du coup cela ferai du plaisir de vous ecrire, un labeur de correcteur qui me gaterai ma joie> Donc tant pis pour les fautes, elles s'amenuiseront au fil du temps, vous verrez. Bref tout ca pour vous dire que le voyage qui a commence vendredi dernier a midi, embarquement a Ouistreham pour Portsmouth, puis navette jusqu'a Londres Heathrow, nuit d'hotel puis depart lendemain apres-midi pour Los Angeles puis Auckland, puis Dundae, s'est termine lundi matin, dans un paysage somptueux, magnifique, d'une variete a faire palir un chauviniste francais et dans une relative bonne forme malgre les deux heures de sommeil sur 48 heures de voyage...Des Londres, les gens etaient d'une gentillesse qui confirme helas, l’exception francaise (qui n’est pas que culturelle). On s'etait trompe de terminal a Heathrow, un chauffeur de bus a accepte de nous emmener juste nous 5 sans nous faire repayer, alors meme que ce n'etait pas son trajet, au bon terminal. Surrealiste ! En France, rien que de demander un renseignement au chauffeur, il vous toise d'abord d'un air superieur puis d'un indexe las il vous renvoie soit a un tableau d'informations generales, soit a un panneau, soit il hoche la tete facon basset artesien sur la plage arriere de la Renault Fuego.
Sur le bateau qui avancait a vive aqllure, on etait tres bien installes. Sauf que Cedric a eu d'entree de jeu le ;al de mer, et Sosthene aussi. Alors j'ai emmene Cedric et Albert sur le pont, a l'air frais ou ils ont roupille sur ;es genoux pendant une heure et demi. Une dame anglaise, voyant Cedric prendre une teinte tirant sur le vert, a aussitot propose des pilules contre le mal de mer. Ah, deja, le changement d'environnement s'annoncait bien ! Bref , traversee sans problemes, accueil par un vieux monsieur tres sympathique qui nous a conduit a Heathrow ou nous avons passe la nuit de vendredi a samedi. L'hotel etait correct, Cedric et Albert saisissant chaque occasion pour faire les fous. Lendemain, reveil tranquille et preparation pour le grand voyage. A l'enregistrement, on a pas attendu plus de 10 minutes avant l'embarquement, les procedures d'enregistrement et de verification etant si longues, mais le temps d'attente tres bref, ce qui etait tres appreciable. La premiere partie du voyage jusqu'a Los Angeles, etait tres longue, 14 heures, mais s'est tres bien passee abstraction faite de la seule heure de sommeil que Lidia et moi avons pu prendre. Halte a LA histoire de nettoyer le zinc, pas plus d'une heure, et hop, on remonte a bord, memes places. On est deja completement decales et on ne sait pas vraiment l'heure qu'il est vu que nous avons suivi le soleil pendant plus de 24 heures. Deuxieme partie (en fait troisieme si l'on compte le bateau) partie, rebelote, 12 heures...Cedric, fidele a son pere en sa precoce adolescence, reste scotche aux films pendant...7 heures...au moins il nous laisse tranquille...Albert, tranquille aussi, mais parce qu'il est concentre sur les differents casques audios qu'il demonte. On arrive finalement a Auckland vers 6 heures, rapide transfert, le prochain avion nous attend deja et hop, on file dans un tout petit coucou vers Dundae. De la-haut, on ne cesse de pousser des aaaahhhh et des ohhhhh et des "regarde Lidia par la" et d'autres "regarde Achille ici !!!!". On arrive en fin a 8 heures du matin, lundi, a Palmy. L'aeroport est charmant, du tonneau de celui de Carpiquet a Caen, nous sommes plutot en bonne forme et franchement heureux d'etre arrives dans un endroit qui nous parait bien prometteur. La, le directeur de these de Lidia nous accueille et nous conduit a la maison.
La maison. Bon, y a pas de quoi se la peindre en bleu et se l'exposer au-dessus de la cheminee : de l'exterieur, elle d'aspect plat, sans caractere, sans interet. Mais de l'interieur, elle est spacieuse avec un salon, trois chambres, deux salles de bains, un grand bureau, une grande cuisine et une arriere-cour qui peut faire office de jardinet. Bref, il y a de la place et vu ce qu'on quitte, on aurait tort de faire la fine bouche. Les enfants sont ravis, chacun pratiquement, a sa chambre et surtout, les environs sont extraordinaires. Que des maisons individuelles, toutes differentes, chacune un jardin plus fouille, plus colore que celui d'avant, de larges trottoirs pour y faire du velo et une tranquilite imperiale. Le matin, on se reveille au chant des oiseaux, ca me rappelle terriblement l’Allemagne, allez savoir pourquoi. Notre chambre donne vue sur le jardin et ses innombrables fleurs exotiques. La voisin s'est rapidement fait connaitre et nous a deja refile un plein panier de jouets pour les enfants et un tas de bons tuyaux. Les gens sont terriblement sympa vous dis-je ! Bien, on s'installe donc durant toute la matinee et on prepare le dejeuner vite fait. C'est la qu'on s'est fait un peu pieges par le decalage...
Autant on etait pas trop fatigues a l'arrivee, autant la petite sieste qu'on s'est permise a 14 heures...s'est terminee a 23 heures....Et la, on a commence a sentir le decalage horaire. Les deux nuits d'apres, je me suis reveille en pleine forme a 1 heures du matin. Mais ca s'arrange petit a petit.
Un petit ;ot sur Dundae : c'es petit, 70 000 habitants, pratiquement pas d'immeubles, donc tres etendue, plein de chouettes ;aisons en bois ou briques, avec des jardins tire de Cote Jardin ou Maisons et Jardins tant ils sont soignes, travailles, ;ulticolores et foisonnant de plantes et fleurs variees. Un reel plaisir de se balader dans les rues. Les gens sont plus que serviables, ils sont devoues, tranquilles et souvent te saluent dans la rue lorsque tu les croises.
Voila pour aujourd'hui quelques mots avant de vous en raconter plus.
Bye
Achille