jeudi 29 décembre 2011

Le général est arrivé !


C’est pas qu’on était la a ne rien faire, peinards, poils dans la main, au bord de la piscine pendant que Firmin servait une orangeade à nos chérubins, non, on ne peut pas dire que notre rythme de vie ressemblait ne serait que vaguement à celui-là. Mais l’arrivée de ma belle-mère nous a donné, a tous d’ailleurs, le sentiment que nous étions un peu comme l’armée d’Italie avant l’arrivée de Bonaparte. Lydia, à qui je recommandais de maintenir éveillée sa mère le plus longtemps possible après sa descente de l’avion pour lui permettre de se remettre rapidement du décalage horaire m’avait même sévèrement rabroué : « comment ? Mais t’es fou ? La pauvre a 75 ans se faire 20 000km d’avion, tu penses bien que je vais lui proposer un bain puis une sieste, tu vas nous la tuer ! ». Bon ben pour ce que j’en dis, c’est ta mère après tout. Bref, lorsque finalement débarqué La Mamma de l’avion après 4 aéroports, je ne sais combien d’heures d’attente, c’est une Mamma toute hilare et heureuse qui pete de sante qui nous étreint. Lydia, très aux petits soins pour la Mamma qu’elle n’avait pas vue depuis 6 ans lui dévoile le programme de la journée :

- Je t’ai préparé ta chambre, un bon bain et ensuite tu vas pouvoir faire une bonne sieste. Evidemment, si tu as faim, j’ai aussi quelques choses que j’ai mis de cote pour toi.

- (La Mamma) : Mais ça va pas non ? Parce que tu crois que j’ai fait tout ce voyage pour atterrir dans un lit ?? Non, non, non et non, tu vas me montrer la maison, les environs, la ville puis nous allons faire les courses, j’ai besoin de quelques produits diététiques (j’ai la liste avec moi) et puis ensuite je veux profiter de vous tous et puis il faudra faire la cuisine et aussi….

Bref, le soir même, lorsque tout le monde, finalement, a été couché, la Mamma compris, Lydia arrive dans ma chambre, me regarde d’un air hébété et me dis ”elle m’a tué” ! Ce n’était rien à côté des jours qui allait suivre, d’autant qu’étant une grande fanatique des comparaisons, la Mamma ne recule pas devant la perspective de se faire trois grandes surfaces histoires de sonder les meilleurs prix pour le paquet de riz. Si en vous ajouter la présence de Cédric, d’Albert et de Sosthène, que ce genre de promenade ennuie au possible et que vous étendez l’expérience sur trois heures, vous avez une petite idée de la forme dans laquelle Lydia termine sa journée. Heureusement, c’est aussi la semaine de Noel, ce qui explique le nombre de courses.
Très vite, la Mamma a su trouver ses marques et nous nous en sommes très bien accommodés. Surtout moi car comme elle plutôt du genre sergent-instructeur, je n’avais plus beaucoup d’occasions à reprendre les enfants, vu qu’elle le fait très bien. L’autre jour, on finissait de ranger la table du petit déjeuner lorsque la Mamma apostrophe nos trois mousquetaires qui étaient sur le point de se faire la malle (déjà qu’ils n’avaient rien foutu pour aider dans la cuisine, j’te jure !).

-(La Mamma) : Albert !!! (Elle parle fort, un peu comme les sourds, ce qu’elle n’est pas), ton lit n’est pas fait, va dans ta chambre et fais ton lit. Cédric !!! Il parait que tu ne lis pas assez, monte dans ta chambre et fini le livre qu’on est allé te chercher à la bibliothèque municipale. Sosthène !!! Ta chambre est une porcherie, va ranger ta chambre.

Et hop, nos trois fiers-à-bras repartent penauds vers leur destination muni d’instructions qui n’ont rien à voir avec des vacances de Noel. Puis, la Mamma repart dans la cuisine préparer le déjeuner, le diner, les autres déjeuners, les autres diners et réorganiser la cuisine de telle sorte qu’elle s’y retrouve au risque de nous y perdre. Tout d’un coup, Sosthène glisse une timide frimousse dans le bureau de Lydia et, prenant son air misérable de la grande scène de l’acte III, dis à sa mère :

-(Sosthène) : Mamaaan…c’est trop dur…je n’arrive pas à ranger la chambre…
-(Lydia) : Pauvre chéri, comme je te comprends. Il n’y a pas de problème voyons. Il te suffit juste de le dire à la Mamma.

La, à ce moment-là, il y a eu comme 10 secondes de flottement ou tu pouvais sentir le combat tellurique de deux forces s’opposant violemment (Dionysos défendant son cellier et Chronos dévorant ses enfants parce qu’ils ne voulaient pas ranger leur chambre).

-(Sosthène) : Bon ben, je vais aller ranger ma chambre…

Et hop, emballez c’est pesé !
Même chose à table, t’as pas intérêt à éviter la salade, surtout celle faite par la Mamma. Cédric qui se la joue de plus en plus ado cool (a 10 ans, ça laisse augurer d’une sacré puberté) toujours à discutailler, à contredire, à te sortir des oui mais que tu les convertirais en énergie ça te propulserai l’obélisque de la Concorde sur la lune, s’est faire reprendre deux fois par la Mamma (volume 10 + la tirade du nez appliquée a la salade et la santé) que crois-moi, il les avale maintenant ses feuilles vertes.

L’autre jour, la Mamma s’était crue perdue dans le supermarché. En fait, elle n’avait pas prêté attention à l’heure de rendez-vous avec Lydia et se croyait en retard alors qu’elle était en avance. Bref, elle demande au manager d’appeler Lydia au micro.

-(manager) : Lydia ? On demande Lydia à l’accueil ! Lydia, votre maman vous attend à l’accueil.
Lydia qui entretemps était arrivée a l’autre bout du supermarché, soudainement entend :
-(La Mamma) :LYDIAAAAA !!!! OU ES-TU, LYDIAAAAAA ???? C’EST TA MAMAN !!!!!

La Mamma, sans doute peu impressionnée par le zèle du manager s’était empare de son micro et inondait de son timbre strident tout le supermarché de ses appels. Inutile de vous livrer un décompte des sourires amusés des clients lorsque Lydia a récupéré la Mamma. Des sourires qui l’ont accompagnée jusqu’à la voiture sur le parking.

Il y a maintenant trois catégories de personnes à Dundae :

1) Celles qui ne connaissent pas Lydia
2) Celles qui connaissent Lydia par son métier d’écrivain
3) Celles qui connaissent Lydia pour avoir été dans a un moment ou un autre dans un magasin ou se trouvait Lydia et la Mamma.

Bon Noel et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Achille