Et voila, nous attaquons la deuxieme semaine. PRemier
progres, je me familiarise avec ce clavier qwerty et j'ai definitivement tire
un trait sur les accents qui font pourtant de notre chere langue un abime de
delectation.
Nos journees sont bien chargees, il faut inscrire les
enfants aux differents endroits adaptes a leurs ages, comparer les
possibilites, les tarifs, les modalites, les horaires et tutti quanti,
tout ca dans un anglais matine d'accent kiwi qui font que je delegue ce genre
de travaux a Lidia (en plus les enfants, elle adore s'en occuper, alors que
moi, je les adore entre 8 heures du soir et 8 heures du matin). D'autant plus
que j'ai essaye deux trois fois de discuter d'un abonnement telephonique avec
un vendeur, j'ai compris apres lui avoir fait repeter quatre fois les
differents types de forfait que je n'avais rien compris et ca s'est termine par
un : “I'll send you my wife to make the best choice...”
Bref, des le troisieme jour, achat d'un velo super equipe
pour accueillir ses 15 kg en perpetuelles agitations sur le porte-bagage et me
voila chausse d'un horrible casque profile facon suppositoire coupe en
longueur, a sillonner les rues a angles droits de Palmy (charmante villegiature
a deux heures de Wellington). On fait les courses, repere les bons magasins, le
boucher, le boulanger, la pharmacie, bref un vrai reperage tactique histoire de
savoir ou s'approvisionner.
Tout ici est a peu pres au meme prix qu'en France, sauf
qu'avec un euro fort, on est quand meme un peu gagnant. Mais tout ce qui est
communication, telephone, ordinateur, instruments de musique, c'est quand meme
plus cher. On est pas vraiment dans un univers concurrentiel. Cela dit, soit
c'est leur facon de proceder, soit ils le font sincerement pour nous, on peut
parfois discuter les prix et encore, quand je dis discuter, c'est le vendeur
qui fait d'entree de jeu une offre plus basse que le prix affiche !
Bon, le temps maintenant. Nous sortons de l'hiver. C'est
bon a savoir car le chauffage central en Nouvelle Zelande, en encore plus a
Palmy, est une curiosite en passe de devenir une innovation...ce qui laisse du
temps avant que ce ne soit dans les standards de l'immobilier. Et comme il
faire quand vachement froid et humide, y a interet a etre equipe en radiateurs
! Heureusement que nous venons de la Normandie ou chacun sait que l'hiver y est
vivifiant et bref, et l'ete caniculaire et terriblement long...Dommage qu'on
ait pris avec nous les seules affaires d'ete...toutes les autres sont dans le
conteneur qui arrivera dans un mois. J'ai achete une tenue complete de cycliste
pour jours de tempete (notez que c'est peut etre pour cela que le vendeur ne
cesse de me faire des prix d'enfer ?). Je pensais m'en passer, mais apres trois
averses torrentielles, je me suis demande si une maison sur pilotis ne serait
pas plus sure, je me suis dit qu'etre pris la-dessous, ca devait quand meme
doucher severe. D'ailleurs, je me suis tenu cette reflexion sous l'une de ces
pluies. d'ou l'investissement dans une tenue de cosmonaute bleue, qui fait
airbag dans le dos lorsque je roule...
La ville alors. C'est une ville etudiante, mais l’Universite
se trouve un peu en dehors de la ville de sorte qu'on ne voit pas beaucoup
d'etudiants. Ou alors je ne sais plus reconnaitre un etudiant. La ville est
plate, structure a damier, impossible de se perdre (sauf Lidia mais elle avait
deja reussi a se perdre dans le rayon frais du Carrefour de Caen). Pas grande
mais etendue, on s'y promene agreablement a velo entre les magnifiques jardins
mais le centre ville est a peu pres aussi passionnant que le discours
d'inauguration de la statue equestre de Jean-Robert Fougnazal a Sainte Honorine
des Pertes. En fait, il y a un grand square, au centre duquel a ete erige sans
doute a l'epoque de la Guerre froide, une tour horloge en plus pur beton, d'une
esthetique telle qu'elle meriterai d'etre transplantee au Havre, au milieu des
splendeurs de Perret...
Nos journees enfin, se deroulent de facon un peu
chaotique, puisque nous sommes en train de prendre nos marques. Lidia decouvre
l'universite et ses differents directeurs, de these, de departement,
d'universite, de ceci, de cela; les enfants s'amusent pleinement dans le
jardin, dans le parc, sur l'arriere des velos, dans la maison. Et moi je
cherche un job, histoire de ne pas finir completement chevre a m'en occuper des
enfants. Parfois, j'assiste a des dialogues edifiants, du genre de celui-la,
lorsque nous etions dans la cuisine, Cedric (5) et Albert (3) assis face-a-face
pendant que je nourris Sosthene (1) dans sa chaise :
Acte I Scene I Negociations
-Albert : je peux avoir la moutarde, Cedric ?
-Cedric reste silencieux
-Albert : je peux avoir la moutarde, Cedric ?
-Cedric : t'as pas dit "s'il vous plait"
!
-Albert: S'il vous plait
-Cedric : Encore
-Albert : S'il vous plait
-Cedric : Encore
- Albert : S'il vous plait
-Cedric : Encore
- Albert : sious plait
-Cedric : Encore
- Albert : 'ous plait
-Cedric : Encore
- Albert : 'ous plait
-Cedric : Eh ben c'est trop tard ! Il fallait que
tu dises tout de suite !!
Acte I Scene II Debut des hostilites....
Un voile pudique sur cette scene que je passe sous silence…
La semaine derniere, nous avons fete notre anniversaire
de mariage. Et comme j'aime bien cuisiner, contrairement au bricolage que je
deteste mais les resultats sont identiques, helas, je me suis mis en tete de
preparer le diner. J'avais trouve une recette hyper fastoche sur internet,
poulet a l'ananas, peu d'ingredients, temps de preparation court et une chance
sur deux que les enfants aiment...J'avais meme achete du vin kiwi, histoire
de...Tout s'est tres bien passe : les courses, la cuisine, l'ambiance et puis
la premiere fourchette de poulet a l'ananas. Y a eu comme un regard inquiet de Lidia
vers moi, histoire de voir si j'allais continuer de manger ou non. Evidemment,
"fecule" ca ne se traduit pas par "baking soda" mais par
"starch"...fallait le savoir. Et moi, je te m'ai saupoudre le poulet
a grand coup de cuillere a soupe de bicarbonate de sodium. Et ca n'a pas du
tout le meme gout (par contre pour le transit intestinal, il n'y a plus rien a
craindre).
On aurait pu se rattraper sur le vin, mais on a pas pu
mettre la main sur un tire-bouchon...(j’avais pris la seule et unique bouteille
a bouchon de liege !).
Bref, voila quelques aspects de notre nouveau quotidien.
Nous avons signe pour notre nouvelle maison dans laquelle nous emmenageons dans
trois semaines. Elle est un peu vetuste, mais on va lui redonner un coup de
neuf en trois coups de peinture. Et dans trois semaines, nos affaires
arrivent…patience.
See you !
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