lundi 3 octobre 2011

On s'approche de Noel


Je sais, ça fait un bail que je ne vous ai pas mis au courant de nos tribulations. Mais je vous avais prévenu qu’il y aurait un moment de silence. Rassurez-vous, rien de grave, seulement plein de choses a faire et a nouveau une période intense de boulot pour Lidia…qui n’était pas prévenu.
D’abord Noel ; on ne se fait toujours pas a cette chaleur en décembre et ces odeurs de barbecue suspendues au-dessus de la crèche ont quelque chose d’incongru. Le sapin était encore en plastique cette année (je sais sacrilège, mais c’est la dernière fois promis, et puis la Foret Noire, ce n’est pas la porte à cote, s’pas ?). Compare a 2007, Noel 2008 aura moins l’air d’être un Noel d’immigre et les cadeaux, certes toujours en quantité mesurée ont perdu un peu de leur aspect utilitaire (« ohh chouette, un batteur électrique », « ouah, ma ponceuse préférée », « regarde Cédric les belles chaussettes que tu as maintenant », « regarde Albert, t’as le même slip que Spiderman » etc.) et nous avons réussi a nous faire des cadeaux sans arrière-pensée bassement domestique (même si j’ai offert une machine à pain pour Lidia qui rêvait de faire son pain elle-même). Et ca laisse augurer d’un Noel 2008 prometteur, moi je vous le dis.
La période de Noel c’est la période des grandes vacances ici et on se retrouve avec les enfants sur les bras toute la semaine (il y a vraiment qu’a Lidia que ça fait plaisir). Cédric avait terminé l’année en beauté. La dernière semaine de cours il rentrait tous les jours avec une carte de vœux :

-dis-donc Cédric, d’où vient cette carte « Meilleurs vœux de la part d’Olivia »
-bouah c’est Olivia.
-c’est ta copine Olivia ?
- beuh non… ?
Jour suivant
-dis-donc Cédric, c’est quoi cette nouvelle carte « Bonne année Cédric, de la part de Liz » ?
-.ben c’est Liz ?
-alors c’est Liz ta copine ? (le vrai père chiant, voyez le genre ?)
- ben non pourquoi ?
Jour suivant
- Cédric, je rêve ou t’as une carte « Bonnes fêtes de la part de Sarah » ?
- ben oui
- c’est ta copine Sarah ? (quand je vous dis que je suis chiant)
-.non non
Jour suivant
- Cédric, ne me dis pas que tu ramènes encore une carte !?
- non non, c’est un mot de la maitresse qui veut vous voir
-aaah peut-être que moi aussi je vais avoir droit a une carte, mmh ?

Bref, devant nous trois semaines a passer avec les enfants, perspective que Lidia envisageait avec bonheur et moi avec beaucoup de résignation. Nous avions décidé dans un premier temps de partir sur une ile dans un club quelconque ou il y aurait une sorte de prise en main des enfants du matin au soir, mais devant le tarif on s’est vite replie sur notre bonne Nouvelle-Zélande, et de la, après plusieurs heures passées devant les sites touristiques néo-zélandais, nous nous sommes dits que finalement, on aurait aussi bien fait de profiter de la plage qui se trouve a trente minutes de Dundae et que nous ne connaissions pas. Malheureusement, le 21 décembre nous sont parvenues les demandes de changement envoyées par Random House pour l’édition du « Ciel en cage » en Nouvelle-Zélande. Et comme il fallait rendre la version corrigée avant la fin décembre et qu’il y avait 450 pages à lire, nous avons partage la journée en deux. Matinée et après-midi avec les enfants a la plage, fin d’après-midi et toute la soirée, Lidia et moi attables sur les épreuves corrigées du roman. Moi lisant a voix haute et Lidia suivant sur sa version. Même la soirée de Noel y est passée. Et le matin on se levait tout de même a 7.30, ce qui représente tout de même une heure de grasse mat’ en sus, s’il vous plait, non mais, de qui s’moque-t-on ! Bref, nous avons termine l’année 2007 sur les rotules. Mais bronzes. Car tous les jours passes à la plage nous ont permis de profiter du soleil et de faire le plein d’énergie pour repartir au travail.

Les plages ici sont immenses, le sable plutôt blanc, s’entendait sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. On peut y venir avec sa voiture. Au début, on ne voit que le cote pratique « chérie, j’ai oublie le décapsuleur mais ce n’est pas grave car la voiture est garée juste la-devant nous ». Ensuite ca devient vite agaçant « chérie, j’ai oublie cette saloperie de décapsuleur et des que toutes ces satanées voitures seront passées, je pourrai traverser la piste pour aller le chercher dans notre voiture ». Il y a des dunes a pertes de vue et si l’on ne si connaît pas, on peut s’enliser assez vite. Heureusement, même a la plage, la gentillesse kiwi ne se dément pas et les gens s’arrête des qu’ils nous croient en difficulté pour nous proposer un coup de main (sans parler des deux jeunes de 18 ans qui ont proposer a Lidia de la précéder en voiture avec leur 4x4 au moment ou nous allions trouver un raccourci en abordant une sorte de dune du pila en moins miniature). Une fois décembre passe, la maternelle reprenait pour Albert et Sosthène et Cédric était envoyé au YMCA pour s’y épuiser en sports varies. On s’était dit qu’au moins on pourrait sauver deux semaines sur mes trois de vacances (la première ayant servi à travailler sur le roman de Lidia). Mais, comme je vous l’ai peut-être déjà dit, Lidia à cesse son PhD a l’universite et s’est inscrite à la Albertia University. Et donc il lui fallait re-postuler pour le doctorat et présenter à nouveau un sujet de thèse et tout le tremblement. Bref, ca lui a pris une semaine de boulot colossal. Et donc il nous est reste…une semaine de vacances ! Youpiiii ! Remarquez, c’était tout de même 5 jours sans enfants puisque pendant la journée ils étaient occupes ailleurs. Nous avons donc bien pu profiter de chaque seconde de calme et de tête-à-tête. C’était ma troisième semaine de conges. Le soir, pour prolonger un peu notre bien-être, nous n’avons pas hésité à mettre les enfants devant des DVD (oui oui je sais, mea culpa, mea maxima culpa) mais comme nous n’en avions pas beaucoup j’ai trouve une astuce d’enfer pour les ceuss d’entre vous qui sont a la recherche de trucs pas cher pour amuser les enfants. J’avais acheté un DVD de Batman (dessin anime) et une fois que les enfants l’ont vu, je l’ai remis mais en italien, puis en allemand, puis en français. Le croiriez-vous, (non les enfants ne sont pas devenus polyglottes) mais ils ont chaque fois eu le sentiment de voir un autre dessin anime ! Ruse le Ladigue. Cela dit, nous avons connu l’attraction du siècle avec la naissance d’Archibald. L’autre jour, il y a Shelley ma sympathique collègue (qui jure comme la Maréchale Lefebvre, voire pis), qui entre dans mon bureau avec une plantanpo, pardon une plante en pot. « Wazzzdatsing Ugott’ ?» (Ce qui équivaudrait a « Caissaisstrukla ? ») « Une plante a Monarque » Ben v’la ot’ chose. C’est la seule plante qui accueille les monarques, un papillon assez grand, orange, noir et tacheté de blanc. J’ai ramené ca a la maison et Lidia a eu la même réaction que moi sauf qu’elle y a ajoute une grimace de dégout « mais, on va se retrouver avec une chenille dans la maison ? » . « T’inquiètes, on a déjà les fourmis et les araignées, on est plus a ca prêt ». Un jour est apparue une magnifique chenille striée de jaune, de bleu sur fond noir. Vraiment très belle. Les enfants n’en pouvaient plus. Je l’avais baptisé Archibald (because Captain Archibald Haddock, yes my dear !). Puis, la rentrée au bureau. Heureusement le boulot est toujours aussi sympa, varie, et me laisse une énorme liberté de manœuvre. Mieux, c’est même au bureau que je fais la moitie de mes répétitions. Parce que je ne me souviens pas si je vous l’ai dis, mais ca y est, j’ai monte mon groupe de rock. Parce qu’a force de triturer mon logiciel, je suis tout de même parvenu a accoucher de sept chansons a vous faire remuer du popotin juste ce qu’il faut pour que Virgin ou EMI se décident a me faire signer un contrat en exclu. Je me suis dit que je devais passer par la case studio d’enregistrement et pour cela, mieux vaut avoir des musiciens chevronnes qui jouent mes parties musicales plutôt que de tout faire moi-même. Grace a un mien ami directeur de la bibliothèque municipale, j’ai fait la rencontre d’un gars qui bosse a la bibliothèque et qui tourne depuis 10 ans avec différents groupes. Son dernier groupe s’intitulant Bing Turby Ensemble (cherchez pas a comprendre, ca ne veut rien dire, il a juste trouve le nom comme ca). Et comme il ne fait pas les choses a moitie, il s’est invente un agent/producteur/band manager du nom de Jim Keltenhausen (son Jean-Robert Fougnazal a lui quoi). Son style de musique c’est plutôt du rock tendance country/folk/rockabilly. Pas vraiment mon genre. Je lui ai demande s’il acceptait de jouer les parties guitares de mes chansons (c’est un guitariste de niveau moyen-bon mais avec une extraordinaire présence sur scène). Et donc, un jour que nous répétions, le voila qui me dit qu’il est a la recherche d’un bassiste pour le Bing Turby Ensemble. Et moi de lui rétorquer, ben si t’es pas trop exigeant, je veux bien etre bassiste dans ton groupe. Et du coup me voila bassiste dans le Bing Turkby Ensemble et lui guitariste dans mon groupe ZORN (« colere » en allemand). Une fois le guitariste trouve, j’ai mis une annonce vachement attractive, qui n’a attire personne, pour trouver un batteur et un bassiste. Coup de pot, Craig, le gars du Bing Turby Ensemble, venait de faire la connaissance d’un batteur fraichement débarqué à Dundae, hongrois qu’il est de Budapest (mais on est pas sur…), Gabor, a l’état-civil. Bref Gabe (pour les kiwis) a derrière lui 18 ans de déchainement rythmique et honnêtement, et j’en écouté des milliers des batteurs, il est d’un niveau exceptionnel, absolument sidérant alors qu’il n’a que 4 futs (tambours pour les amateurs). J’ai réussi à convaincre Gabe de jouer avec nous jusqu'à ce que nous ayons enregistre les chansons en studio. Mais je sais deja qu’il va nous quitter pour chercher des groupes plus professionnels, qui rapportent davantage d’argent que nous. Ensuite, j’ai déniché Keith. Il est de Hamilton, a 4-5 heures de route d’ici. Bon bassiste, capable de jouer tous les styles et ayant déjà pas mal tourne, y compris a Dubaï. Reste moi, chant et guitare solo (hélas). Eh oui, je me cogne mes saloperies de solos en même temps que le chant. C’est la que le bat blesse parce que je suis complètement nul a la maison mais alors en public, voire juste lorsque nous répétons, je commets erreur sur erreur, pire qu’un premier essai au violon par un manchot. Enfin bon, a cœur vaillant, s’pas…Me voila donc a répéter un coup avec Bing Turkby Ensemble (BTE) et un coup avec Zorn, en tous 3-4 fois par semaine. Le reste du temps, je répète tout seul à la maison. Puis le premier concert de ma vie est arrive. Le 9 février, au Bar Mode, a 22 heures. Une salle de 100m2 avec, au bas mot, 30 personnes (dont 15 punks mathusalemiques surgit des années 70 mais beaucoup plus grassouillets que jadis). Du coup, la pression que je commençais de ressentir est retombée et j’ai pu jouer assez décontracté. Sauf que le gars a la sono, avait mis le volume a fond, je n’entendais plus qu’un magma de sons, les paroles de Craig étaient absolument inaudibles et a de nombreux passages, je joue tout simplement faux parce que je ne m’entendais pas. Mais bon, les 4 personnes en liesse qui nous écoutaient avec ferveur ont trouve que c’était beaucoup mieux que d’habitude grâce au bassiste. Je m’étais trouve assez médiocre, mais a ce moment-la, je ne savais pas que je pouvais faire encore pire. Faut dire qu’avec un tel rythme de répétition, je commençais sérieusement à fatiguer. Le 22 février dernier, on jouait pour les nouveaux étudiants étrangers de L’universite, au Stomach, qui est le studio d’enregistrement/ salle de répétitions. Et alors, j’ai été apocalyptiquement nul. A chier. A cause de la lumière je ne voyais pas l’auditoire, et manque de peau, Stuart le saxophoniste, qui normalement couvre mon jeu de ses solos de saxo, ne pouvait être la ce soir, du coup les gens ont pu vachement mieux entendre que je me trompais une fois sur deux. Sans parler qu’à chaque chanson je retirai puis remettais mes bouchons pour les oreilles pour éviter de prendre 1000 watts en plein cerveau. Du coup je n’entendais plus ma basse (ni vraiment les autres instruments d’ailleurs) et je retirai mes bouchons, mais alors la ca devenait vraiment trop fort. Tout ca en me trompant de notes et aussi de rythme. Bref, cataclysmal. J’ai imploré la clémence de Craig après coup qui s’est montre extrêmement indulgent (‘l’important c’est qu’on rigole un bon coup). Et je lui ai promis de faire mieux la prochaine fois.
Or la prochaine fois, c’est demain, samedi 1er mars. Le Ashhurst Music Festival. J’vous jure ! Les plus grands et les plus fameux groupes de la région (voire de Nouvelle-Zélande) viennent jouer. J’ai deux concerts. Le premier a 5 heures. C’est mon groupe, Zorn, qui joue pour la première fois. Je n’ai pas encore le trac mais je pense que la pression va monter demain au saut du lit. Je ne suis pas au point car j’oublie encore mes textes et mes solos sont extrêmement aléatoires, mais les autres musiciens sont bons. Et puis faut bien se lancer un jour non ? Avec Lidia, nous avons arrose (eau pétillante et vitamine C) mon premier contrat (Jean-Robert Fougnazal étant évidemment le nom du leader de Zorn) et donc, mon premier salaire : 200 dollars ? Complètement dingue non ? Bien, sur ce je vous laisse car je dois aller répéter une dernière fois. En prime et pour vous remercier d’avoir lu cette chronique moins hilarante que d’autres, mais j’avais tellement de choses à raconter !

A la prochaine,

Achille


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