Enfin, j’ai mis
la dernière vieille chronique en ligne ! M’a fallu changer tout un tas de noms
histoire d’adapter le récit a une diffusion intergalactique (et encore, j’me
suis retenu) et protéger les ceuss qui sont cites des attaques perfides et
insidieuses de tout un tas de gugusses qui penseraient a mal. Cela majeur (on
est musicien ou on ne l’est pas) étant dit, il faut tout de même que je joigne façon
saut dans le temps et l’espace la dernière chronique et celle-ci autrement vous
aller solliciter les moteurs de recherche pour essayer de dénicher une hypothétique
chronique que vous auriez loupe. Donc voilà, en quelques mots :
Nous avons déménagé
il y a deux ans et sommes passés du statut de locataire saigne à blanc par son
proprio a celui de proprio saigne a blanc par son banquier. Un emprunt sur deux
siècles a peine perceptible depuis qu’on s’est mis au riz, a la boite de thon
et aux fruits du vergers (que nous sommes en train de créer) a raison de tous
les jours, tous les repas. Nous avons trouvé une occasion en or si on fait
abstraction de voisins un peu turbulents, voire facétieux et leur manie de célébrer
différentes événements à grands coups de bouteilles de bière fracassées sur le
trottoir et de feux de joie dans lesquels on retrouve le mobilier de la
location dans laquelle ces jeunes drôles vivent. Mais A PART CA, c’est que du
bonheur. A 5 minutes du centre ville sans s’en rendre compte, une grande maison
type colonial, tout en bois et qui fêtera ses 100 ans l’année prochaine, c’est
dire si on est a deux doigts de l’inscrire aux monuments historiques. Chacun y
a sa chambre ou son bureau, sauf en hiver ou, pour économiser les frais de
chauffage, les Ladigue se plient au rituel de la transhumance et on va groupir
(de l’allemand : ich groupir, du groupirst, er groupirt etc…) dans deux
chambres. Au moment de l’achat, le jardin, qui était tenu par une petite
vieille proprette et méticuleuse avait des airs de Versailles, la, depuis qu’on
s’en est occupé, il ressemble plutôt a une jungle. Voilà pour la maison.
Les enfants ?
Eh bien, Cédric, Albert et Sosthène vont bien, ils vous remercient et commencent
par être de plus en plus auto-suffisants. Par exemple, ils savent se chercher
tous seuls quelque chose à manger dans le frigo, y a pas besoin de le leur préparer,
sauf peut-être pour Sosthène comme il est de mèche avec ses deux frangins, il y
en trouve toujours un pour l’aider à chiper quelque chose à grignoter. Ils
savent aussi accéder tous seuls a mes instruments de musique et mes bandes dessinées
sans que j’aie besoin de les leur donner. Enfin, c’est aussi tous seuls qu’ils
parviennent à prendre les lunettes de Lidia pour les reposer a un endroit dont
ils ne se souviennent plus, ou qu’ils réussissent à déraciner l’arbre qui
ressemblaient à une mauvaise herbe et que je venais de planter (« on se
disait aussi que c’était facile de l’enlever ! »). Bref, nous entrons
dans une nouvelle dimension celle de l’indépendance chaotique. En revanche, une
heureuse continuité dans les disputes témoigne de l’attrait jamais démenti qu’ils
prennent a se flanquer qui un poing dans le dos, qui une claque sur les cuisses
etc. A l’école, ils sont parmi les meilleurs, mais bon, avec Lidia comme maman,
qui en aurait douté. Il y a tout de même des différences, Cédric, si Lidia n’est
pas derrière à le pousser, il n’en secouerait pas une. Albert, si tu ne l’arrêtes
pas de lire, il oublie tout, même de respirer, Sosthène, pour l’instant, il n’a
pas trop de devoirs, mais bon, il oscille un peu entre ses deux frères.
Voilaaaaa pour les enfants.
Lidia maintenant.
Il y a eu du changement. Elle n’est plus à l’université locale, elle a changé
pour celle de la capitale a deux heures de route d’ici. Celle-là mineur
(laisse, j’me marre) est beaucoup plus adaptée à ses études et l’environnement
y est sensiblement plus professionnel et affectionné. Bref, depuis qu’elle a changé
de fac, elle se sent comme un poisson dans l’eau. Comme c’est pour son
doctorat, elle n’a pas besoin de s’y rendre tous les jours, une fois toutes les
6 semaines, elle prend le train de 6 heures du matin et revient le soir vers 22
heures. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’elle soit malade ou bien épuisée,
je ne l’ai jamais vu manquer un seul rendez-vous sauf lorsqu’un des enfants est
malade. Une force de la nature vous dis-je. Il y a un mois, elle a défendu sa thèse
avec succès et obtenu son doctorat. Il y a cependant quelques (saloperies de
merde de sacre nom de maudites) peccadilles ça et là qu’il faut corriger pour
que la thèse soit entièrement validée. Et comme ces peccadilles portent sur son
manuscrit, elle tient vachement a y consacrer le temps nécessaire pour que ça
au poil. Du coup son éditeur a mis le manuscrit au frais mais lui a donné un délai
pour rendre sa copie. Ce qui fait qu’elle tourne depuis 6 semaines au rythme de
12 heures de travail par jour, plus le linge, les devoirs des enfants et leur
cours de musique. Heureusement, je ne sais pas si je vous avais dit ça, mais l’étoile
montante du cinéma local à décide d’acheter les droits de son deuxième roman
pour en faire un film. C’était l’année dernière, et cette année, il a renouvelé
le contrat et annonce qu’il avait pratiquement fini le scenario. On est donc
vachement impatient d’en savoir plus.
Enfin moi, après
4 ans à m’occuper de trouver du travail pour les immigres, me voici attache
culturel de la ville, une sorte de retour aux sources. Pas grand ’chose à dire
si ce n’est que c’est un job formidable et que je m’y plais beaucoup. Sinon, le
groupe de rock après une année de passage à vide en 2010 a retrouvé des
couleurs cette année avec plusieurs concerts à Wellington et quelques nouvelles
chansons (que si ça vous intéresse, je peux vous donner le lien, mais faut me
le demander gentiment). A part ca, plein, plein d’anecdotes, sans parler de la
coupe du monde de rugby et de l’improbable performance des bleus qui se
retrouvent en finale. Mais, ca, je vous en parlerai après la finale !
Tchao,
Achille
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