lundi 3 octobre 2011

Musique et politique



Et hop me revoilà avec ma 8e chronique, si mes comptes sont bons. Je sais, je vous ai fait encore plus poireauter que la fois précédente, notez cependant que je ne me présente pas les mains vides, bien au contraire, plus de nouvelles et en prime, pour ceux qui se sont abonnes pour la modique somme de 50 bouteilles de Tariquet « Les premieres grives » et 5kg de camembert au lait cru, quelques photos d’ici-bas, supposées illustrer l’environnement merveilleux dans lequel la tribu des Ladigue d’Ondaine évolue depuis septembre dernier. Attention, j’en connais des pisse-froids, aigris, jaloux, envieux et autres constipés du bulbe qui vont y aller de leur « ah mais c’est pourri comme ville », « mon Dieu, mais c’est sinistre », « absolument aucun charme », « bouh que c’est laid » et ils n’auront pas tort. Pour les façades Art Déco ou Renaissance, c’est sans doute pas ici qu’il faut chercher…Mais que voulez-vous, on ne peut photographier la gentillesse des gens et mon appareil n’était pas assez puissant pour photographier les collines environnantes surmontées d’une centaine d’éoliennes, ni l’extraordinaire caverne aux lucioles. En tous cas, vous en tirerez au moins l’impression que la ville n’est pas étouffante (sauf évidemment, l’hôtel de ville, a moins avis construit par le fils du Dr. Fritz Todt, encore que ca pourrait être Le Corbusier tellement c’est laid).

Bien, première nouvelle : j’ai un job. Et comme vous me connaissez, je ne vous surprendrai pas en vous disant que c’est très mal paye mais franchement intéressant. Je suis depuis un mois, le nouveau….« Employment Facilitator » du Centre d’accueil pour immigrés. En fait, je procure un job pour les refugies et immigres fraichement débarqués a Dundae. Comme…moi par exemple. Mon prédécesseur ayant été plus ou moins congédié il y a trois mois, il m’a fallu remettre de l’ordre dans le chaos des dossiers et relancer la machine. Je sais, décrit comme ca, le job a l’air moins folichon que Ministre de la Défense de la République de San Marin, pourtant, ami(e)s sarcastiques, grâce a ce boulot, je connais déjà la moitie de la ville, accolade du maire, claques dans le dos ou promesse d’invitation a diner des huiles locales avec félicitations du jury et photo dédicacée de Helen Clark, Premier Ministre de Nouvelle Zélande. Sans parler que mon coach au centre est le bouillonnant Kevin de Belfast, dont l’accent à couper a la tronçonneuse et le débit façon mitrailleuse lourde m’ont replongé dans mes premières affres de la découverte de la langue néo-zélandaise. La veille d’une soirée culturelle au Centre, organisée sur le thème de l’Irlande, et animée par lui, je lui demandai :
-are you going to prepare a special meal ?
-Na, ya just bring whatever ya want?
-What? You’re not gonna offer a special Irish meal? By the way, what sort of meal is an Irish speciality?
-……..starvation.

Voila, avec ca vous avez le bonhomme. Connu comme le loup blanc en ville. D’ailleurs, il m’a organisé une interview dans le canard local, qui m’a propulse pendant une semaine en première page tel la playmate du mois avec pour effet que des gens viennent m’aborder spontanément dans la rue ou a ma table dans les restos. Comme quoi, vaut mieux être prince dans un comté que baron dans un empire. Me voila donc franchement installé parmi les Dunidoniens-qui-comptent-dans-la-vie-d’un-Dunidonien.

De son cote, Lidia carbure à fond, qui rentre l’autre soir toute guillerette et gesticulante en m’annonçant comme le numéro gagnant du loto qu’elle avait trouve le thème d’un devoir a rendre dans le cadre de son doctorat : »je vais contester la théorie du langage de Wittgenstein !!! » Ben voyons, on se croirait a un programme culturel sur ARTE. Bref, a part ca, ses deux superviseurs qui continuaient de la cantonner intentionnellement au rôle discret d’étudiante anonyme ont été obliges d’avouer a leurs collègues qu’elle avait publie deux fois, était traduites plusieurs fois aussi parce que je l’avais mentionne dans l’interview du canard. Et du coup, ca l’a quand même un peu tire de cette ombre confinée et des aaahhh et des ohhhh et des mais-comment-donc n’ont pas tardé à jaillir de la bouche d’autres universitaires. Je vous épargne les autres vexations car autre grande nouvelle, Lidia vient de signer avec Random house pour son deuxième livre et il devrait donc normalement sortir en Nouvelle Zélande, en Australie et, croisons les doigts aux Etats-Unis en 2008. Les dernières négociations sont en cours mais le principe est acquis. Non seulement je serai maire de Dundae dans deux ans, mais Lidia sera primée dans trois, cochon qui s'en dedit !

La musique (vous noterez que je suis plus sérieux dans cette chronique que dans mes precedentes…) avance aussi. Non pas que j’ai réussi a maitriser ce logiciel extraordinaire qu’est Cubase sx (s’il y en a parmi vous qui l’utilisent, faites-moi signe !!) mais j’en ai au moins compris les rudiments de base (c’est dire si j’en maitrise une infime fraction) de sorte que maintenant, j’enregistre guitare, basse et chant sans trop de problèmes. Mais bon le chant….je fais ca uniquement le week-end, pendant l’heure et demi de sieste des enfants et en l’absence de Lidia parce que le déchainement vocal auquel je me livre me met mal a l’aise, sans parler des voisins qui se poilent derrière la cloture. Depuis 7 mois que nous sommes la, heureusement mon accent s’est amélioré et mes textes aussi (je chante en anglais, car comme vous le savez, j’ai comme modeste ambition de suivre le parcours de U2 en moins ridicule). J’ai enfin pu enregistrer la guitare, la basse et le chant avec plus ou moins de qualité, et je vais voir un ami d’un ami très prochainement pour qu’il m’aide à me servir des synthés et de la batterie. Des que ce sera fait, hop, j’aligne dix chansons et il ne me reste plus qu’a recruter les (vrais) musiciens, a répéter dans un studio, enregistrer, graver 300 cd et les envoyer aux patrons de EMI, Virgin, etc., emballez c’est pesé.

Un grand merci au passage pour ceux qui ont pense a mon anniversaire (et qui sont ceux qui forcement le connaissais, c’est du 1er avril au 14 juillet, les retardataires peuvent donc encore se rattraper), tout est bien arrivé.

A bientôt,
Achille

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire